Assistance en montagne

Ici on parle montagne, et c'est aussi là que vous pouvez présenter vos sorties, également en dehors du Grand-Massif.

Modérateurs : les admins, les modérateurs

Répondre
elm
Grands Vans
Grands Vans
Messages : 424
Enregistré le : 29 avr. 2004 18:20
Localisation : Paris

Assistance en montagne

Message par elm » 03 juil. 2006 10:33

Dans Le Figaro aujourd'hui



Le 14 juillet 2006 verra démarrer le fonctionnement d'un serveur médical unique au monde voulu et créé par des médecins spécialistes de la montagne et des pathologies d'altitude. SOS MAM va permettre à tous les acteurs de la montagne engagés en expéditions lointaines ou simplement aux vacanciers ou aux pisteurs et secouristes, mais uniquement lorsqu'ils seront confrontés dans les massifs alpins à des situations de pathologie d'altitude, de dialoguer 24 heures sur 24 avec des régulateurs, des médecins urgentistes confirmés, bilingues et experts en médecine de montagne.

Le système est né des travaux du récent Institut de formation et de recherche en médecine de montagne (Ifremmont), basé à l'hôpital de Chamonix. Depuis longtemps, les himalayistes chamoniards sollicitent le «Dr Vertical», Emmanuel Cauchy, et ses collègues, Jérôme Moracchioli et Pascal Zellner, dans la préparation des expéditions de très haute altitude, tant pour préparer les trousses médicales que pour se former aux soins et à la prévention. La demande est là.

Il faut dire que l'expertise dans la gestion d'une victime de la neige poudreuse d'une avalanche, la mise au point de solutés de perfusion non gelants, de brancards solides et légers, mais aussi dans la prévention, la détection et la recherche sur le mal aigu des montagnes, les oedèmes pulmonaire et cérébral, les gelures et les hypothermies font de cet institut un centre unique au monde.

Il s'adosse à des physiologistes universitaires parisiens (comme le professeur Jean-Paul Richalet, de Bobigny), au pôle technologique de Grenoble et à la Société française de médecine de montagne. L'un des objectifs de l'Institut est de créer une dynamique européenne du secours médicalisé d'altitude.

Outils miniaturisés

Depuis quelques années, les outils de communication par satellite se sont miniaturisés et ont facilité les appels du bout du monde. Avec appareils d'électrocardiographie portables et ordinateurs de poche, les expéditions peuvent vraiment faire de la télémédecine et de la téléconsultation à haut débit. Les alpinistes n'hésitent plus à demander des conseils d'urgence et des consultations à distance depuis les camps d'altitude.

Sur quinze expéditions surveillées en un an par l'Ifremmont, le Dr Cauchy estime qu'«au moins deux vies ont pu être sauvées. En expédition, 5% des grimpeurs font un mal aigu des montagnes et 3% en meurent. Des jeunes en pleine santé qu'on pourrait sauver d'un simple coup de téléphone». À condition de disposer, comme c'est de plus en plus souvent le cas, d'un caisson gonflable dans lequel on augmente la pression atmosphérique, ce qui permet de «redescendre» artificiellement le malade, seul moyen de le sauver.

Par ailleurs, alors que l'Union européenne a rendu obligatoires les centres d'appels de détresse pour le secours en mer, rien n'a pour l'instant été fixé dans le marbre de la loi pour la montagne. En pratique, les cent cinquante expéditions de haute altitude qui partent de France seront dès la saison 2006-2007 averties, préparées, et pourront disposer d'un matériel capable de transmettre données médicales et avis par téléphone satellitaire.

Le numéro d'appel unique, le 08 26 14 8000 (numéro en référence aux quatorze sommets de plus de 8 000 mètres sur la planète) sera accessible à tous, mais les chefs d'expéditions disposeront en plus d'un code d'accès direct pour joindre 24 heures sur 24 les régulateurs.

L'expédition Tara Arctic, qui part cet été faire dériver sur la banquise polaire l'ancien bateau de Jean-Louis Etienne et de sir Peter Blake pour des relevés scientifiques, a beaucoup rassuré ses assureurs, explique Romain Troublé, en décidant de s'adosser à SOS MAM pour l'assistance médicale. La difficulté technique au-delà de 76° Nord de latitude est l'absence de couverture par les satellites géostationnaires. Il faudra recourir aux satellites Iridium en orbite basse.

Un représentant des terres australes et antarctiques françaises est venu expliquer lors de la présentation à Chamonix de SOS MAM que pour tous les hivernants de terre Adélie, de Crozet, des Kerguelen, des îles Amsterdam et Saint-Paul et des îles Éparses, aucune évacuation sanitaire d'urgence n'est possible. Et il n'y a qu'un médecin par district. Il doit tout faire, de la chirurgie à l'anesthésie en passant par la médecine du froid (en Adélie il fait jusqu'à - 40°C). Le serveur médical de téléconsultation va apporter une expertise médicale extérieure capitale à ces médecins isolés.

Le Figaro
3 juillet 2006

Répondre