De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Ici on parle montagne, et c'est aussi là que vous pouvez présenter vos sorties, également en dehors du Grand-Massif.

Modérateurs : les admins, les modérateurs

Pierre@Belgium
Cascades
Cascades
Messages : 290
Enregistré le : 12 avr. 2007 20:18
Localisation : Aywaille (Belgique)
Contact :

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par Pierre@Belgium » 05 juil. 2012 07:49

Que ça fait du bien d'avoir des récits comme ceux là.
Quand on entend ce que les médias nous balancent à longeur de journée.

J'ai bien aimé "le mec le plus cool de la terre", c'est bizarre, mais j'ai l'impression que dans ces pays là, il ne doit pas être le seul...
Bonne continuation à toi et continue de nous faire voyager (mentalement aussi).

papy pat
Vélarge
Vélarge
Messages : 1380
Enregistré le : 26 sept. 2008 16:58
Localisation : Franche-Comté
Contact :

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par papy pat » 05 juil. 2012 10:00

La parabole du Damavand, l'aride arête, la princesse et son chevalier... quel titre donner à ce récit? Les pavots du lac?
Immense ! A couper le souffle , comme pour toi si près du sommet :roll: et si raisonnable (?)
Et ces hommes et femmes partout si admirables.

skals
Gers
Gers
Messages : 3584
Enregistré le : 17 déc. 2004 14:45
Localisation : Genève / Les Carroz

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par skals » 05 juil. 2012 12:14

Merci pour les commentaires.
freerider74 a écrit :et pourtant ce n'est que dans les 1000m de + que les sommets qu'on a par chez nous
Le truc dès lors c'est d'être patient, ou alors d'être acclimaté constamment!
klashkabob a écrit :je ne dis rien mais n'en pense pas moins ! :wink:
Bah tu couperas en tout cas pas à la traversée Sixt-Chamonix avec un bivouac bien à l'arrache :lol:
papy pat a écrit :La parabole du Damavand, l'aride arête, la princesse et son chevalier... quel titre donner à ce récit? Les pavots du lac?
:lol: ça me plait bien, je n'avais pas vu le côté médiéval/heroic fantasy.

skals
Gers
Gers
Messages : 3584
Enregistré le : 17 déc. 2004 14:45
Localisation : Genève / Les Carroz

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par skals » 02 sept. 2012 18:05

Mon blog reste coincé en Iran alors que je me balade déjà dans les montagnes kirghizes... pas de remarques désobligeantes à ce propos svp ;). Cela dit, la montagne ne saurait attendre qu’on lui rende hommage, après deux mois d’inactivité là aussi. D’autant plus belle quand on la partage comme ce fut le cas lors de ces deux montées « à l’Alpe ».

Vendredi 24 août dans la journée, je quitte Bishkek la capitale kirghize ainsi qu’Hervé (mon compagnon de route depuis le Kurdistan turc) qui va prendre un peu plus de temps pour s’occuper de ses photos et de son Tadjikistsn à venir. Salut l’ami, rendez-vous autour du 15 septembre pour mettre en route le visa chinois.
5h de marshroutka plus tard dont deux le long de l’immense lac Issyk-Kul, me voici au Turkestan Camp de Karakol, une petite ville à 1700 mètres d’altitude, base de lancement idéale pour gravir les montagnes alentour.
Image

Mon idée est d’aller trekker deux jours et de revenir tôt lundi matin pour obtenir le permis frontalier qui me permettra peut-être d’approcher le Khan Tengri, seigneur des seigneurs du haut de ses quelques 6995 mètres et des poussières. Il y a un Tchèque dans ma yourte, Martin, avec qui je prends le petit-déj’ et qui est motiv’ à m’accompagner. C’est depuis la splendide vallée de Karakol qu’on s’élance dans celle adjacente pour monter à un col perché à 3800 mètres, où l’on est censé bivouaquer avant d’attaquer l’arête qui mène à un sommet culminant à 4271 mètres, visible depuis Karakol:
Image

Le souci, c’est que les infos avisées du proprio du Turkestan Camp n’ont pas fait le poids face à notre carte au 1 :100000 ainsi que l’absence totale de cairns ne nous aura pas aidé à trouver la première arête sur laquelle il aurait fallu s’engager pour rejoindre le col en question. De toute façon, Martin avait envie de bivouaquer vers le lac, donc feu pour celui-ci et on avisera pour rattraper le sommet le lendemain.
Fin d’après-midi sur Ala-Kul, quel émerveillement :
Image

On est à 3500 mètres, bon choc thermique pour moi qui sort tout juste de deux mois à 35° minimum et parfois bien plus ! Dès que le soleil disparaît, c’est la bonne fricasse habituelle, agrémentée d’une sensation d’humidité qui vous transperce de part en part. Réaction logique : boire un bon thé chaud. C’est là qu’on se regarde l’un l’autre et qu’on comprend le malentendu : ni l’un ni l’autre n’a emporté son réchaud ! Il va falloir se contenter de « baked beans » bien fraîches et d’eau du lac glaciaire, avec la perspective d’une nuit bien à la fraîche.

Le lendemain, on monte en direction d’un col qui devrait nous permettre d’embrancher sur le sommet en question. Ce qu’on fait, au milieu des gravats et des blocs d’une semi-arête dont Martin n’a guère l’habitude. Autour des 4000 mètres, Martin lâche l’affaire. C’est en fait la première fois qu’il monte si haut et il est vaincu par l’effort, l’altitude et la mauvaise nuit. D’un commun accord, je termine tout seul et accède à un toit du monde parmi d’autres (vu qu’il y en a déjà au moins un il paraît ;)) :
Image
Le Karakol Peak (5200 et quelques mètres) bien en face et notre extraordinaire lac Ala-Kul.

Je rejoins Martin et nous descendons, paquetons les affaires et prenons le chemin d’un retour sans fin, vu qu’on a été monté dans la vallée en véhicule. Physiquement, je suis ruiné par toute la fatigue du voyage accumulée jusqu’ici et tient le coup tant bien que mal. Martin aurait voulu tenter de rejoindre la sortie du parc national mais c’est son genou qui finalement le fait renoncer. On décide de faire une nuit supplémentaire dans la vallée, cette fois bien au chaud dans une clairière le long du torrent, avec un feu de camp s’il était besoin de nous réchauffer davantage. En effet, on fête aujourd’hui les 26 ans de Martin qui sort la bouteille de vodka pour voir 36 chandelles ! Le liquide passe comme une lettre à la poste et c’est d’un lourd sommeil que nous nous endormons.

Cette première partie était en mode économie de photos, ayant laissé la recharge de mon APN comme d’autres affaires au B&B de Bishkek. Martin, je compte sur toi pour m’envoyer tes photos !

De retour au camp de base, rencontre avec Iva et Julia le deux Allemandes déjà croisées dans la capitale. Elles s’en vont demain pour le même objectif, agrémenté des sources d’eau chaude d’Altyn Arashan, avec un couple de Polonais qui habite en Allemagne. Je prends le train en marche, Martin reste sur place, un peu malade. Arrivés à destination, nous rencontrons deux Israéliens en trek depuis trois jours. Tout ce petit monde fait marche commune jusqu’au lac où on plante les tentes exactement à la même place :
Image

Avec Shiran, l’un des deux Israéliens, on va voir le lac se déverser en cascade dans la vallée en contrebas, pour prendre une ou deux photos. L’instant est magique, il en profite pour me regarder droit dans les yeux et me dire : « Man, I love so much travelling ».


Si je suis de nouveau ici, c’est parce que j’avais en tête cette belle montagne recouverte de glace en fond de vallée. Et cette fois, je ne suis pas venu les mains vides, mais avec tente, piolet et crampons au cas où mon itinéraire repéré deux jours plus tôt depuis le col devait passer :
Image
Au lieu de monter par le glacier dont je ne connais pas l’état, je vais prendre pied sur le col tout à droite de la photo, suivre l’arête sur la gauche, puis la droite et… inch’allah !

Parmi nous sept il y en a un autre que cette montagne démange, maintenant qu’on l’a sous les yeux. C’est Shiran qui me dit en la regardant : « I think that I’ll come with you tomorrow, if you don’t mind ». Quoi de plus beau ! Si le sommet n’est plus envisageable (Shiran n’a pas le matos d’alpi ni l’expérience suffisante), notre amitié naissante va se sceller dans le marbre d‘Ashgabat (j’y reviendrai lorsqu’il s’agira de causer Turkménistan ;)).

Au petit matin, au moment de prendre pied sur l’arête :
Image

Un peu plus loin dans ce cadre magique, sur un pan très ludique de l’arête et tout à fait inédit pour Shiran qui me fait néanmoins confiance :
Image

On vient buter sur un mur de 5 mètres qu’il serait dangereux de contourner, la roche étant très friable. Je m’en approche et constate que les prises sont là. Shiran me rejoint mais est inquiet de la désescalade à venir. Je le rassure en lui disant que tout va bien se passer, qu’on a mémorisé les gestes à faire et qu’il faudra simplement descendre en gardant notre calme.
Plus tard, le prochain obstacle est d’une autre importance : une cheminée d’une dizaine de mètres dans un rocher douteux qu’il aurait même été risqué d’entreprendre encordés. C’est ici qu’on s’arrête, avec la vue qui va avec sur notre objectif initial :
Image
Ça aurait pu le faire en solo car le glacier est totalement dégagé de neige et dépourvu de crevasses, mais il est bien plus raisonnable d’admirer depuis ici la force de la nature et de songer à notre retour :
Image

On arrive sur le fameux passage à désescalader. Je le franchis en premier pour mieux aider et conseiller Shiran, qui s’en sort admirablement. Encore quelques difficultés et on est hors d’affaire. Il prend le temps de me remercier pour mon savoir-faire, le sentiment de paix qui m’habite et qu’il a ressenti là-haut. J’apprécie le compliment et lui renvoie aussi quelques fleurs, tout en lui expliquant que c’est tout ce que j’aime dans ces ascensions (et ces descentes !) au-delà des sentiers battus.

Après avoir observé le glacier tout au long de notre ascension surplombante, on décide de redescendre par celui-ci, ce qui nous permet d’avoir une vue imprenable sur la face qui doit quand même être fabuleuse à grimper… et surtout à descendre skis aux pieds ;)
Image

Comme vous le constatez, retour par un glacier très sûr, ce qui nous permet un gain de temps conséquent et l’éventualité de rejoindre les autres, certainement déjà en train de se baigner aux sources d’eaux chaudes d’Ashrin Alachan, de l’autre côté du col…

On mange un morceau à la tente, on range tout et c’est parti pour l’ascension du col, quand même 3900 mètres, les sacs à nouveau bien chargés :
Image

De l’autre côté, bien raide, Shiran fait du ski pour la première fois de sa vie et apprécie, et il "enjoy", pour reprendre un mot cher à Amandine ;)
Image


C’est maintenant un autre cadre qui nous entoure, encore plus vaste que le précédent. Il est 17 heures et la lumière n’en démord pas d’avoir été superbe tout au long de la journée :
Image

La descente est longue, harassante. De surcroît, on est du mauvais côté du torrent alors que le courant est déjà si fort qu’on ne peut plus le traverser sans danger. Après un moment dans les broussailles et un poil d’inquiétude à l’idée de ne pas rejoindre nos amis aux sources d’eau chaude, on aperçoit finalement deux troncs providentiels qui s’étendent jusqu’à la rive opposée. Je passe en premier, en mode barre fixe et les pieds nus mais ne touche même pas le fond du torrent. C’est le tour de Shiran et forcément, il fallait immortaliser cette position pour le moins ambigue qui n’est pas sans rappeler les frasques d’un certain Akon en plein concert ;) :
Image

Pause revigorante même si on est cuit. On se remet néanmoins en route en pressant le pas car la nuit tombe. Nous arrivons finalement à Altyn Arashan à 20h30, entre chien et loup mais plus proches de ce dernier, enlevons nos vêtements cramoisis par 15h d’efforts quasi non-stop et nous jetons dans cette eau sortie de nulle part si ce n’est des entrailles de la terre, à 40° - 45°, alors que le torrent à peine 10 mètres plus bas ne dépasse pas les 5°… Moment de délassement plus que mérité, la bande des sept toute à sa joie de se retrouver au complet même si les autres sont déjà en train de se coucher. Nous cuisinons des noodles à la lueur de la pleine lune et ne demandons pas notre reste pour rejoindre nous aussi les bras de Morphée.

Le lendemain, réveil Ricorée dans la vallée du bonheur que quelques familles kirghizes ont choisie pour s’y installer.
Il est décidé que nous prendrons le véhicule de la petite communauté qui vit ici et qui descend de toute façon en vallée pour gagner du temps afin de rejoindre Bishkek pour les festivités du jour-anniversaire de l’indépendance kirghize, le 1er septembre, 21 ans après les événements de 1991. Photo-souvenir de notre bande de loufoques :
Image

Arrivés à Karakol, il n’y a pas de discussion, c’est direction le bar le plus proche du Turkestan Camp pour aller boire l’apéro, qui dégénère rapidement vu l’état de fatigue des combattant-e-s ;)
Image

Tout en se marrant peut-être encore plus que les autres, Anna décrète qu’on est des gamins, mais qu’est-ce que ça fait du bien parfois de boire comme ça un peu trop, en adultes responsables ! Avec elle et Mikolaï, il est temps d’aller chercher les tickets du bus de nuit qui nous déposera à Bishkek le lendemain matin. Chemin faisant, avec Mikolai ;)
Image

La gare routière, une plongée en apnée dans les ravages de l’architecture soviétique, ce qui a le mérite de nous sortir la tête de l’eau (alcoolisée) en moins de cinq ;) :
Image

D’ici au départ à 22h30, on a quelques heures encore à vivre ensemble le lien si beau que la montagne a créé entre nous. On décide d’aller au bazar chercher les ingrédients nécessaires à la confection d’une recette particulière à chacun, si possible typique du pays d’où l’on vient :
Image

Les Israéliens nous gratifient d’un plat à la Méditerranéenne, dans lequel s’entrecroisent joyeusement aubergines, tomates, œufs et autres trouvailles. Les « Nordiques » nous préparent une gargantuesque salade aux mille saveurs dressée dans une bouteilles d’eau en plastique de 10L coupée au couteau suisse sur le haut. Et le petit Suisse, qui n’avait pas trop d’idée au départ, s’en est admirablement sorti avec son dip qui a fait sensation. Allez je vous le donne en mille :
-faire couler un fin filet d’huile d’olive (évt huile de tournesol ou un mix), sur une cuillère d’amande pilée et une autre de levure maltée, ainsi qu’une pincée de sel et de moutarde
-lorsque que le mélange a pris et que la consistance est devenue un peu trop liquide, ajouter de l’ail quasi réduite en purée, des herbes divers (oignons fanes, ciboulette, persil, etc.) ainsi que le jus d’un demi-citron
-mélanger le tout et un délice devrait apparaître, qui se consume aussi bien avec du pain que sur des bâtons de concombres et autres carottes

De la cuisine de camping improvisée au festin des rois…
Image

Image

Il est gentiment l’heure de se dire au revoir pour certains, de tenter de se retrouver à Bishkek pour d’autres. Tristesse de se séparer aussi vite, vaincue par la joie que sait insinuer Shiran dans tous les cœurs ; nous nous quittons ainsi de la plus belle des manières, en dansant !


Si je parlais nostalgie au début de ce billet, depuis il s’est passé tellement de belles rencontres que je n’ai même pas eu le temps de m’installer un tant soit peu dans un quelconque cafard. Bien au contraire, je me sens de mieux en mieux dans ce voyage, qui, même si je devrai bien revenir à un moment donné, ne s’arrêtera dans ma tête désormais plus jamais.

freerider74
Gers
Gers
Messages : 3203
Enregistré le : 06 mai 2006 11:19
Localisation : par ici et par là
Contact :

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par freerider74 » 02 sept. 2012 19:18

Merci pour ce moment, j'ai pu suivre ton trajet sur les cartes, à distance !
La région à l'air bien grande, y'a de quoi faire, et ce n'est que le début :wink:

miamivince
Gers
Gers
Messages : 3126
Enregistré le : 08 févr. 2005 12:25
Localisation : Paris => Samoëns => Les Billets

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par miamivince » 03 sept. 2012 11:24

C'est toujours un régal de lire ces billets.

Merci pour cette petite balade, qui fait du bien un lundi matin au bureau.

grand massif
Grands Vans
Grands Vans
Messages : 2840
Enregistré le : 19 avr. 2004 15:08
Localisation : Lyon

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par grand massif » 03 sept. 2012 21:21

Extra tes récits et tes images !

Tu nous fais voyager dans ce coin qui reste globalement inconnu pour les occidentaux que nous sommes.

Que dire de ce lac qui semble bien porter son nom...A propos, ça se prononce comment ?

verchaix
Marvel
Marvel
Messages : 148
Enregistré le : 18 janv. 2010 16:01
Localisation : verchaix

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par verchaix » 04 sept. 2012 07:30

Merci de nous faire partager cette aventure humaine montagnarde et dépaysante...superbe!

papy pat
Vélarge
Vélarge
Messages : 1380
Enregistré le : 26 sept. 2008 16:58
Localisation : Franche-Comté
Contact :

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par papy pat » 04 sept. 2012 18:46

grand massif a écrit :Extra tes récits et tes images !

Tu nous fais voyager dans ce coin qui reste globalement inconnu pour les occidentaux que nous sommes.

Que dire de ce lac qui semble bien porter son nom...A propos, ça se prononce comment ?
ça se prononce certainement "à la cool", je ne vois vraiment pas comment cela pourrait-être autrement :wink:
Et toujours ces rencontres improbables, brèves et intenses.
Merci, nous on est là on te guette, béats :)

domaine skiable
DSF/DSG
Messages : 364
Enregistré le : 01 janv. 2008 10:58
Localisation : Flaine

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par domaine skiable » 04 sept. 2012 21:17

félicitations pour le billet et ces belles images...les montagnes sont vraiment magnifiques !

skals
Gers
Gers
Messages : 3584
Enregistré le : 17 déc. 2004 14:45
Localisation : Genève / Les Carroz

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par skals » 16 oct. 2012 07:26

Extasié par mon premier trek kirghize du côté de Karakol, …
Image

Image
…j’en avais déjà rendu compte iciavant même d’en terminer avec nos pérégrinations iraniennes, turkmèneset ouzbèks. Me voilà maintenant à jour pour tenter de résumer six semaines par monts et par vaux (le territoire du Kirghizstan est recouvert de montagnes à 95%...) entre laghmans, chevaux au vent et… vodka !

Pas de permis pour le Khan Tenrgri et ses environs parce que le camp de base est déjà en train de fermer. Plus courte que je ne l’imaginais, la saison de la très haute montagne a été encore plus brève cette année en raison de mauvaises conditions climatiques sur les hauteurs. On dirait que mon Kirghizstan ne sera pas celui des Pic Lénine et autres « 7000 ». Qu’à cela ne tienne, les possibilités restent immenses un ou deux étages plus bas.

A commencer par le parc national d’Ala Archa, à une trentaine de kilomètres seulement de Bishkek. On l’atteint en combinant une « marshrutka » (dont on pousse le chauffeur à nous amener jusqu’aux portes du parc moyennant un ou deux dollars) à un peu de pouce pour franchir les 12km de route asphaltée sans puiser dans nos ressources. De là, trois branches clairement distinctes. Avec Shiran, nous optons pour la vallée sud-est qui mène au Ratsek Camp, 3300 mètres :
Image
Il fait chaud en cette fin de mois d’août et lourdement chargés, on ne fait pas les malins !

Droit devant après cette rude montée sur la moraine, vue imprenable sur le seigneur des lieux, le Korona Peak (4880m). Sur sa gauche le Baïchechekeï Peak, 4515m, sur lequel nous jetterons notre dévolu, étant donné qu’il ne demande pas de matériel en particulier (nous avions loué et emporté crampons et piolets mais le matériel russe des seventies, moi, bof…) :
Image

Nous sommes quatre à nous lancer à l’assaut de cette forteresse. Outre Shiran il y a Timur, un Kirghize d’origine Tatar qui revient dans le secteur du glacier d’Ak-Saï pour la première fois après 20 ans, lorsqu’il eût son accident sur les parois glacées du Korona Peak… ainsi que Peter, un guide de retour du Muztagh Ata côté chinois, qui a quelques jours à attendre jusqu’à son vol de retour en Pologne. Sur cette photo, Shiran précède Timur dans une périlleuse traversée sur ces pénibles « rolling stones » caractéristiques de l’endroit :
Image

On n’en finit pas de contourner le sommet pour en trouver la faiblesse. Le ressaut final se négocie selon des pas de II ou de III. Rien de bien méchant mais toujours se méfier de ses piles d’assiettes capables de s’effondrer à chaque instant. A l’extrême-gauche, Peter qui inspecte les lieux, et en arrière-fond un sommet que je foulerai plus d’un mois plus tard :
Image

Après la grimpette, on arrive sur une arête avec un vide sidéral côté Ratsek Camp. Comme Shiran n’en mène pas large et doit récupérer un peu, je monte juste quelques mètres plus haut pour avertir les autres qu’on arrive, et les découvre déjà installés au sommet, en pleine contemplation :
Image

Sommet, ciel bleu et pas de vent (mais quand même bien frais), c’est pas tous les jours la même !
Image

La photo des frangins « Borat » !
Image
Entre ce film-culte et « Hugo Cabret » de Scorsese (un des meilleurs films que j’aie jamais vu), on a souvent évoqué Sacha Baron-Cohen… sans se douter d’une ressemblance aussi frappante !

A la descente, aux côtés de la langue glaciaire qui nous a frigorifiés à la montée :
Image

Le lendemain, après une grasse matinée en attendant le soleil pour sortir de la tente, personne n’est trop motivé pour se tordre à nouveau les chevilles dans l’immense pierrier qui nous entoure. On entame donc une belle partie de « bloc » sur le mur qui fait face au Ratsek Camp :
Image
A ce jeu-là, Peter est d’une agilité et d’une précision exceptionnelle. Il partage volontiers son expérience et sa technique, nous apprenant beaucoup en peu de temps. Il nous raconte également son ascension à ski avortée du Muztagh Ata en compagnie de ses clients polonais : froid tout le temps, progression lente (parfois à peine 300 mètres de distance par jour !), renoncement à 6800m, nausée et maladies diverses de retour en vallée… Ce récit couplé au documentaire « Sherpas, les vrais héros de l’Everest » et la récente et terrible avalanche au Manaslu, je me dis qu’on est quand même vachement bien, là, pas bien plus haut que le plancher des vaches. D’autant plus que les Russes ont installé une corde qu’ils ne semblent pas servir pour l’instant… Allez, on ose et on va leur demander s’ils n’auraient pas un ou deux baudriers. Pas de problème, yeah ! Du coup, grand grand bonheur que de grimper après des mois d’inactivité en la matière :
Image

De retour en vallée pour une dernière nuit dans les parages, la faune est de sortie :
Image

Image


De la faune à la foule, il n’y a qu’un pas lorsqu’on se retrouve à Bishkek par un chaud après-midi de 1er septembre, pour les festivités du jour de l’indépendance :
Image

Image
A peine étions-nous arrivés dans le pays que la coalition gouvernementale volait en éclat après que le premier ministre a été convaincu de corruption (il a reçu un cheval en échange d’un juteux marché immobilier…). La dernière crise de la sorte date de 2010 et fut une des causes des violences qui firent 187 morts… Cette fois, on semble avoir été plus raisonnable.

Le musée ethnographico-historico-militaire est lui aussi sur la place principale, l’occasion de constater que l’empreinte russe est bien présente ici aussi, comme dans les autres pays en « -stan » croisés précédemment :
Image

Le problème à Bishkek, c’est qu’il n’y a absolument rien à y faire, excepté y passer du bon temps : les bars et restaurants « cosy » sont légions, il y a une concentration de filles canon au mètre carré comme on n’en retrouve peut-être que dans les Rues-Basses à Genève, l’alcool coule à flot à la Sakura guest house. Quand on en sort c’est pour mieux se faire rattraper par ses effluves, ici du Calvados offert parmi d’autres souvenirs (dont un livre de messe !) par nos trois JMJistes (joyeuses midinettes en jupettes, appellation d’origine contrôle par Môssieur Hervé) que je salue bien bas !
Image

Avec Shiran, on s’extirpe de ce guêpier pour explorer les rivages sud d’Issyk-Kul :
Image
La montagne n’est jamais très loin, les baignades du soir dans cette eau à 20° toute l’année non plus :
Image

Vous croyez vous être prémunis des tentations de la ville quand voilà que des Russes sortis du fin fond de leur Sibérie surgissent de derrière les dunes pour passer une soirée vodka-cognac (cocktail détonnant s’il en est !) mémorable :
Image
Oh oui mes JMJistes, nous avons pêché (et pas que du poisson), avons conscience que c’est très mal et que notre programme du lendemain n’en sera que plus difficile à tenir ! Il n’empêche, Julia, Dennis et les autres, ce fut un plaisir. Rendez-vous à Omsk, un jour ou l’autre.

Le lendemain matin… :
Image
Les filles étaient venus s’enquérir de notre état et comme nous les rassurions, elles haussent les épaules en nous disant : « Voyez, bon alcool, pas de mal de tête. » !
Quoiqu’il en soit, le « conte de fée » (« fairy tale canyon ») de Skasca nous aide à oublier les folies de la veille :
Image

Image

Image

Image
Le paysage aurait été ainsi sculpté suite à une éruption volcanique. Même chose qu’en Cappadoce, avec laquelle on ne saurait ignorer la ressemblance. Le guide kirghize des Russes de la veille nous avait conseillé de ne pas rester plus d’une demi-heure dans le secteur : les pierres seraient chargées d’une mauvaise énergie. Nous, on passera plus de deux heures dans ces immensités parce qu’on a réussi à se perdre l’un l’autre… pas de mauvais œil sur nous pour autant.
Du désert californien, on passe à un décor canadien sur les hauteurs de Tamga en transitant par des vergers croulant sous des pommes régénératrices :
Image

Il est trop tard pour tenter de quitter la vallée et d’établir le campement plus haut. On pose la tente pas loin de celle qui se définit elle-même comme la plus cool des babuchkas ;-)
Image

Sans commune mesure avec celle-ci qui ne nous saluera même pas :
Image
Cette photo vaut son pesant d’or, celui extrait par une compagnie canadienne de la mine qui se trouve encore plus loin dans la vallée. Et nous d’imaginer cette femme qui n’a pas vu un véhicule de toute sa vie perturber le silence de la montagne et qui voit aujourd’hui défiler des dizaines de 40 tonnes…

Le lendemain après une bien rude montée dans de la forêt primitive (n’ayant pas trouvé le chemin, comme d’hab’ dans ces pays et malgré une carte), le spectacle est au rendez-vous de cette soirée passée à 3700 mètres, à scruter les détails glaciaires des pentes qui font face à notre minuscule abri :
Image
Inutile de préciser qu’on se sent bien petits et vulnérables au milieu de cette immensité !

Si petit que le lendemain matin, on renoncera à notre tentative d’un nouveau « 4000 » quand le mauvais temps est devenu vraiment trop pressant :
Image
On a bien fait, c’est bientôt la neige puis la pluie givrante qui vont nous cueillir et nous faire passer 24h sous la tente… avant de redescendre par où nous sommes montés, par le bon sentier cette fois-ci.
Plus bas dans la vallée, la nature est imperturbable, c’est comme s’il ne s’était rien passé :
Image

Même topo du côté de Koshgor et du lac Kolukok qu’on laissera sur notre gauche pour tenter l’ascension d’un pic majestueux aperçu de la vallée (derrière ce premier col) :
Image
Hormis Erwan qui balade ses 80 printemps sur les contreforts escarpés de ce massif…
Image
…et ce jeune homme qui nous demande si on n’aurait pas un peu de vodka à 8h du matin ( !)…
Image
…on aura vu que du jour blanc, et entendu les appels à la prière du muezzin local :
Image

Étonnant contraste entre les mosquées dans les vallées et les croix aux sommets :
Image
Ici au pic Uchitel (4541m), celui juste à côté du Baïchechekeï. C’était le 2 octobre dernier, alors que l’hiver avait fait une première incursion à moyenne altitude deux jours plus tôt, déposant quelques flocons dont il restait encore des traces la veille dans les vallées :
Image

Le beau temps était revenu mais le froid s’est cette fois-ci installé durablement. Par conséquent, ma nuit fut passablement difficile avant d’attaquer les pentes qui surplombent le Ratsek Camp :
Image

Après avoir rejoint un dôme ensolleilé, je comprends la raison de mon mal-être en cette première heure d’ascension : j’ai les mains gelées comme d’hab’ ok, mais surtout mes pieds qui sont comme des blocs de glace ! Il me faudra bien 10 minutes pour les récupérer. La suite en revanche ne fut que plaisir et magnificence :
Image

Image

Image


Shiran parti en Thaïlande et Hervé revenu déçu de son Tadjilistan où la Pamir Highway est restée fermée au grand dam de nombreux autres voyageurs (faut dire qu’il y a quand même un général de l’armée régulière qui s’est fait descendre, z’ont pt’être poussé le bouchon un peu loin…), ce dernier s’essaie lui aussi à la randonnée. Son genou le fait malheureusement souffrir dès les premiers mètres ; là-dessus, il passe une sale nuit. Au sortir de la tente, force est de constater que sa lucidité légendaire a disparu :
Image

Certes, la veille aura été jalonnée de quelques acrobaties…
Image
…pour se rendre au cimetière des alpinistes dans la branche de droite d’Ala-Archa :
Image
Mais enfin il ne me semblait pas que c’était la mer à boire. Non ? ;-)
Toujours est-il qu’on change de vallée pour se rendre dans Alamedyn Canyon, là où se trouvent entre autres choses des sources d’eau chaude… radioactives !
Image
C’est du moins ainsi qu’on les définira à leur apparence extérieure qui n’a pas été entretenu depuis le départ des Russes. Nocif ou pas, ce bon bain nous aura tout de même fait du bien.
Non loin, il y a aussi un restaurant et les yourtes que l’on voit ici :
Image
Contrairement à Hervé, je n’ai encore passé aucune nuit dans une yourte. Comme il en a marre d’avoir froid sous tente… on tente le coup ! Ni une ni deux que me voilà bordé comme une nouveau-né :
Image

Le campement installé et rassasiés des « noodles » habituelles, on rejoint à nouveau le restaurant pour des bières digestives (après celles apéritives) tout en pressentant que quelque chose se trame à l’intérieur. En effet, le compagnon d’une demoiselle Kirghize a invité une trentaine de ses ami-e-s pour fêter les 40 ans de la belle. Pas le temps de finir notre mousse qu’on est déjà à la table des convives : danses diverses et variées, discours improvisé sur l’amitié entre les peuples et l’hospitalité kirghize (ça commence à me connaître !), mais surtout, vodka sur vodka avec chacun des invités (mâles du moins), plusieurs fois d’affilée, avec un verre de vin à côté et quelques maigres morceaux de fromage ou de fruit pour atténuer le goût de l’alcool à sec, le tout ponctué par du cannabis estampillé Issyk-Kul, le meilleur du pays nous assure-t-on. Sur cette photo on a l’air sage comme des images…
Image
…mais quelle volée de bois vert on se sera pris l’un l’autre ! Il aura quand même fallu qu’un serveur nous raccompagne à nos appartements, à peine 50 mètres plus loin de l’autre côté de la rivière… Résultat, le lendemain, entre un taxi et une marshrutka pour revenir sur Bishkek, c’est pas glorieux :
Image

Dans ces cas-là il n’y a pas trente-six mille solutions, il me faut aller laver corps et esprit dans les tréfonds d’Ala-Archa, plein sud, là où l’on quitte progressivement toute trace de vie humaine pour ne plus considérer que la sienne, au milieu de l’élément minéral qui vous dépasse en toute chose et de loin :
Image

Pour me remettre les idées à l’endroit, rien de tel qu’une nuit à la fraîche dans l’ancienne station météo « destroy » datant de l’époque soviétique : plus aucun toit à l’exception d’une « pièce » où j’ajoute une planche aux trois qui se courent après afin d’y installer mon matelas de sol. Couché à 19h30, la nuit va faire du bien.
Le lendemain est un enchantement. Après la longue marche à travers les moraines d’un ancien glacier…
Image
…j’atteins finalement celui dont il reste quelques traces (mais pas trop malheureusement, car je pourrai l’emprunter à la descente en constatant qu’il ne s’agit plus vraiment d’un glacier, contrairement à ce que ma carte veut bien me faire faire croire) :
Image

Je rejoins l’arête que l’on voit sur la droite. A partir de là, c’est une danse avec les 4000 qui sortent de l’ombre les uns après les autres, tandis que la mienne s’y reflète durant l’intégralité de cette traversée :
Image

La journée se déroule sans accroc ; comme je n’ai pas de montre ces deux jours durant (oublié de régler mon APN après l’avoir chargé avant de partir) et que je ressens tout de même le contrecoup des événements des jours derniers, je décide de mettre un terme pas trop tardif à mon échappée belle :
Image
Bien m’en a pris car le retour fut long jusqu’à l’entrée du parc. C’est entre chien et loup que je trouve un bout de toit pour passer la nuit à l’abri de l’humidité.


J’avais dit dès le départ que je resterais volontiers au Kirgfhizstan jusqu’au 10 octobre environ. Ce qui n’était pas le cas de tout le monde mais nombreux sont celles et ceux qui se sont fait surprendre par les vacances chinoises : du 28 septembre au 8 octobre environ, la frontière est bonnement et simplement fermée ! Qu’à cela ne tienne, Hervé et moi faisons du raffut pour rameuter une partie de la Sakura guesthouse en direction de Bokambayevo, au sud d’Issyk-Kul. Lors de notre arrivée trop tardive à l’hippodrome de Bishkek le 1er septembre dernier pour assister aux compétitions de chevaux, nous y avions rencontré le très influent président de l’association des chasseurs kirghizes. Ce dernier nous avait invités à prendre part au festival qui se déroulerait les 5 et 6 octobre dans la bourgade susmentionnée. Végétarien et défenseur des animaux que je suis, vous imaginez mon appréhension. Je me suis fait convaincre que c’est le genre d’événement auquel on assiste qu’une fois dans sa vie. Je me joins volontiers à l’équipée, sans trop réfléchir au programme (on entend vaguement parler ça et là d’archers, de chiens de chasse, de chevaux, d’aigles et de faucons, de danses traditionnelles, etc.).
Le premier jour se déroule sous les meilleurs auspices : on me prête même un canasson qui fait tomber mes appréhensions et mauvais souvenirs de jeunesse :
Image

A part des chevaux, il y avait de drôles d’oiseaux :
Image

Image

Image

Image

Image
La bestiole là sur mon bras, c’est 10 kilos de muscles et de pinces acérées, alors quand Simon me dit « Plus haut, le bras, pour la photo », eh bien j’en mène pas large et considère autrement ces Kirghizes qui les gardent des heures ainsi perchés !

Il y a une fête dans la fête : c’est en fait les 100 ans du village, construit par un Russe qui l’a fait prospérer à partir d’une poste-relais, d’un petit restaurant etc. Dans l’après-midi, nous nous rassasions chez une de ses potentielles descendantes, en pleine préparation de savoureuses « laghmans » :
Image

En début de soirée, c’est techno à plein tube et des enfants par centaines qui nous font la fête, tout heureux et surpris de voir des étrangers participer aux célébrations :
Image

Ensuite, c’est notre fête à nous à la guesthouse locale, où nous nous retrouvons à plus de 15 pour fêter la fin du périple kirghize :
Image
Il y en a que nous retrouvons pour la troisième fois sur la route, après l’Iran, l’Ouzbékistan… Une sorte de grande famille recomposée. Dans quelques jours voire dès le lendemain, nos chemins se sépareront : certain-e-s rentreront en Europe, d’autres iront en Chine, certain-e-s voleront jusqu’à Dehli parce que leur visa leur a été refusé (pour d’injustes raisons). Au pays de la vodka (plus que partout ailleurs), celle-ci aura coulé à flot tout comme la bière que les Anglais ont apporté par cuves entières.
Le lendemain, on n’en mène pas large sous la neige et le froid qui se sont installés sur les lieux des festivités… qui se transformeront vite en hostilités : les compétiteurs lâchent un loup en captivité attaché à une corde d’une dizaine de mètres. Et le canidé de se faire attaquer à tour de rôle par les chiens de chasse de chacun des maîtres :
Image
Un spectacle qui m’a évidemment débecté. Le pire, c’est qu’après un intermède de courses de chevaux, ce ne sont plus les chiens mais les aigles qui ont été lâchés tour à tour sur le pauvre mammifère. J’ai profité de la pause équestre pour prendre mes cliques et mes claques, l’estomac retourné.

Puisse l’eau si tempérée et constante d’Issyk-Kul laver le sang qui a trop coulé et faire disparaître ces coutumes barbares (les traditions sont faites pour être changées) :
Image
Cela même si, Shiran, tu abhorrais ce goût salé dans ton thé !

freerider74
Gers
Gers
Messages : 3203
Enregistré le : 06 mai 2006 11:19
Localisation : par ici et par là
Contact :

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par freerider74 » 16 oct. 2012 08:19

Encore une fois, merci pour ce bout de voyage. Tant d'expérience supplémentaires et déjà une sacrée forme avant la saison par ici :wink:

miamivince
Gers
Gers
Messages : 3126
Enregistré le : 08 févr. 2005 12:25
Localisation : Paris => Samoëns => Les Billets

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par miamivince » 16 oct. 2012 08:44

Top, comme d'hab. :wink:

Dom (klashkabob)
Grandes Platières
Grandes Platières
Messages : 9477
Enregistré le : 14 avr. 2004 07:39
Localisation : Morillon
Contact :

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par Dom (klashkabob) » 16 oct. 2012 09:51

même pas de ski, c'est nul
et puis t'as toujours le même futal et la même chemise..ça doit commencer à sentir le chacal (le chaskals)

:mrgreen:

évidement vert de jalousie..merci Pascal pour ces minutes de voyages...

grand massif
Grands Vans
Grands Vans
Messages : 2840
Enregistré le : 19 avr. 2004 15:08
Localisation : Lyon

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par grand massif » 16 oct. 2012 13:34

Ça doit changer un homme un voyage comme ça !

Des paysages sublimes avec effectivement des endroits qui ne sont pas sans rappeler la Cappadoce ou l'ouest américain.

Bravo et merci pour ce bout de voyage par procuration.

miamivince
Gers
Gers
Messages : 3126
Enregistré le : 08 févr. 2005 12:25
Localisation : Paris => Samoëns => Les Billets

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par miamivince » 16 oct. 2012 15:42

grand massif a écrit :Ça doit changer un homme un voyage comme ça !
Et un foie.

A l'occasion de nos futures virées et nuitées en refuge, il va tous nous coucher lorsque ces soirées seront arrosées. Notre génépi et la vodka commercialisée dans l'hexagone risquent de lui sembler bien doux comparés au breuvages qu'il partage au fur et à mesure de ses rencontres.

skals
Gers
Gers
Messages : 3584
Enregistré le : 17 déc. 2004 14:45
Localisation : Genève / Les Carroz

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par skals » 17 oct. 2012 09:19

freerider74 a écrit :déjà une sacrée forme avant la saison par ici :wink:
Hé hé, j'aimerais bien! Mais c'est pas tant le cas en fait :oops: :?
klashkabob a écrit :et puis t'as toujours le même futal et la même chemise..ça doit commencer à sentir le chacal
ça c'est oublié d'où je viens: tu sais bien qu'on lave plus blanc que blanc chez nous non?

miamivince a écrit :
grand massif a écrit :Ça doit changer un homme un voyage comme ça !
Et un foie.
Bonne réponse :lol:
Même si en fait, je me révèle plutôt fragile de ce côté-là. Pas de problème avec l'eau (et c'est heureux) que j'ai bue dans tous les torrents de montagne traversés mais alors la nourriture et l'alcool, depuis l'Ouzbékistan, aïe aïe aïe ;)

Quant à savoir si ça vous change un homme, j'imagine que la réponse est oui. En tout cas c'est ma vision de l'humanité qui a changé et une compréhension bien plus précise de tous ces pays (à touts les points de vue, politiques, sociaux, mais aussi les paysages, etc.) qu'on arrive vaguement à placer sur une carte tant ils sont hors cadre par rapport à notre réalité à nous.

naucala
Cascades
Cascades
Messages : 320
Enregistré le : 22 juil. 2006 21:58
Localisation : Saint-Tropez

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par naucala » 17 oct. 2012 10:28

Bravo pascal pour ce superbe périple et les belles rencontres que tu nous fait partager.

semper74
Marvel
Marvel
Messages : 28
Enregistré le : 08 oct. 2010 09:57
Contact :

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par semper74 » 17 oct. 2012 16:04

Encore un superbe billet avec de bien belles images :shock: , merci du partage.
Mais pas fan de la fin :( , comme dit dans ton récit, les (certaines) traditions sont faites pour être changées :|

mr.big
Cascades
Cascades
Messages : 392
Enregistré le : 07 nov. 2011 21:26
Localisation : Flaine (pas assez souvent ;) )
Contact :

Re: De l'Italie à l'Inde: blog et récits de coursee

Message par mr.big » 19 oct. 2012 12:44

Wow !!!

admiratif ! c'est le mot qui colle le plus à mon état après cette lecture...

c'est juste fabuleux ce que tu es en train de vivre. Merci bcp de nous le faire partager, et si comme tu le dis cela t'ouvre les yeux sur ces coins du monde, sache que ça fait un peu de cet effet à ceux qui te lisent, bien engoncés dans nos habitudes et notre confort...

Chapeau !

Répondre