Traversée des Dents Blanches...
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Traversée des Dents Blanches...
[Juste un préambule pour m'excuser de la qualité des photos. J'ai dû en effacer pas mal et promis, la prochaine fois, je nettoierai l'objectif avant de parti ] Pour couronner le tout j'avais très peu de batterie donc je me suis pas mal limité.
C'était un projet ambitieux que de se lancer à l'assaut des Dents Blanches un week-end de fin novembre, alors que cette année nous n'avions à peu près fait que de l’escalade sur des surfaces équipées tous les deux mètres, ou presque Des bribes d'info sur la traversée intégrale sur camptocamp et pas mal de photos sur un blog qui revient sur la traversée non-intégrale, pour laquelle on a opté.
Un dessein si osé que ça avait de grandes chances de capoter, ce qui n'a pas manqué . Mais qu'importe, tant les acquis sont grands au final et tant l'envie d'y retourner nous a démangés à peine redescendus du premier étage de la fusée, à ce niveau-là:
Soit à 2100 et quelques mètres, pause repas, 6h d'efforts tout de même, mais le soleil pour nous réchauffer (torse nu et affalés dans les herbes hautes un 27 novembre...) et déjà l'occas' d'un premier bilan.
Si on reprend le cours des événements dans le bon sens, c'est après un petit échauffement grimpe à Anthon qu'on s'élance ce samedi à 15h et quelques en direction du refuge de la Vogealle. Le Tenneverge depuis le pont sur la Pierdita, classique mais toujours aussi hypnotique:
Autre point de vue et autres couleurs déjà (ça descend très vite!) depuis le Chalet du Boret:
Lueurs vespérales sur le Grenier de Commune:
Le spectacle est superbe et c'est à la nuit tombée que nous arrivons au refuge.
Un petit bonjour aux deux personnes très sympa avec qui nous avons partagé la courte soirée et la nuit. ça nous a permis d'imaginer qu'il faisait moins froid dans cette cahute (m'enfin nuit très limite pour moi quand même ) Si vous nous lisez on vous a vu revenir de votre Ruan, au niveau de la Tête de Perua, alors qu'on quittait la Vogealle pour redescendre. Exactement le timing qu'on imaginait pour vous. Bonne suite!
Pour nous réveil plus tardif et départ vers 7h20 histoire d'y voir quelque chose et de ne pas perdre la sente à droite au-dessus du lac de la Vogealle. Pas de problème, on arrive au pied du large couloir d'éboulis du col du Trou alors qu'il fait déjà bien jour:
Là ça fait déjà un petit moment qu'on est là-dedans. Aucun sentier bien sûr!
Et là le soleil se lève sur le massif du Mont-Blanc:
On voit aussi que la pente se redresse.
Un petit coup d'oeil du côté de Bellegarde où l'on constate que la neige est bien là en Nord:
On se demande bien ce que va nous réserver l'envers des Dents Blanches, mais on est well-equipped (piolet, crampons et même une ou deux broches!)!
Le trou en vue!
Après s'être équipé pour la partie du haut effectuée en corde tendue, on sort environ deux heures et quelques après être partis de la Vogealle:
ça vaut bien le trou de la Mouche dans les Aravis:
De l'autre côté direction la Dent du Signal par où notre chemin doit passer la première vision est assez lugubre. C'est par où qu'on passe
Comme on n'a ni le topo lapidaire de c2c ni les photos de l'autre site on doit composer avec notre ressenti, et ma foi on se dit qu'on va tenter notre chance par là, plein centre de la photo, cette roche friable d'abord mais ok au niveau des écailles, l'objectif étant de rejoindre la traînée blanche du dessus:
Une approche de la première longueur en terrain d'aventure total péteuse et glissante, une traversée sur vire bien tendue et un premier relais en ascendance à gauche au-dessus du point de départ. Malheureusement, impossible de traverser en dalle à droite pour rejoindre la traînée blanche, car c'est couvert de neige et yhper casse-gueule... On enchaîne donc sur ne seconde longueur bien dure avec départ en dalle bien expo puis cheminée bien physique...
C'est là qu'il aurait fallu pouvoir traverser sur une vire pour rejoindre la suite du cheminement mais là encore, la neige nous en empêche! Nous devons donc nous avouer vaincu et songer à une possibilité de réchappe pour revenir sur nos pas. Les rappels sont évidemment possibles, mais un tout petit peu aléatoires vu la qualité de la roche. C'est alors que Julien me propose de grimper encore trois mètres pour voir et là, miracle, je me retrouve au niveau de l'arche au-dessus du col du Trou! Ce qui nous permet de traverser en directoin de la Pointe Bourdillon et de prendre cette vue d'ensemble de la Dent du Signal:
Nous avons donc traversé depuis le bas de la photo, juste au-dessus du premier névé qui était inatteignable du fait de cette vire enneigée.
Et la Pointe Bourdillon, donc:
Que l'on n'ira même pas chercher car ça fait quatre heures qu'on marne et on préfère trouver tout de suite une solution définitive pour sortir de là et se retrouver au niveau du trou.
C'est donc à droite du trou qu'on redescend en désescalade, tout en espérant pouvoir tirer un rappel sur la fin. Re-photo sur la ligne d'en face, me demandez pas trop comment on est parvenu à monter jusqu'à l'arche (pas loin d'un niveau 5 et avec tout le matos sur le dos!):
On tombe sur une superbe cordelette qui entour à merveille un bloc inamovible: rappel de quelques mètres et re-désescalade et on est à niveau au niveau du trou, ouf!
Mais c'est pas tout ça car il faut encore redescendre tout le couloir. On tire un premier rappel de quelques mètres sur le haut que je désescalade sur les conseils de Julien, ce qui nous permet de conserver la cordelette qu'on avait posé pour son rappel. Technique qu'on remettra à profit ici
La vue pas pire
Enfin et ça c'est tellement génial dans ces coins éloignés de tout, on tombe coup sur coup sur deux cordelettes bien harnachées pour un rappel entier de 20 mètres qui nous dépose hors des difficultés:
On dévale le pierrier comme sur une coulée de neige lourde, c'est assez incroyable. Puis on se pose un moment pour manger un peu et prendre quelques photos pour une prochaine fois
Au zoom, oh peut bien imaginer notre itinéraire:
Passés par le trou, grimper en deux longueurs sur sa gauche, traversée de gauche à droite sur l'arche, redescendus par la droite avec un rappel au niveau du trou.
ça c'est juste à gauche, suite de l'arête qu'on aurait rejoint à un moment donné de la Dent du Signal:
Grande classe!
Côté Dent de Barme, c'est grand!
Et c'est de là-bas que débute la traversée intégrale!
Côté Pointe de la Golette, Golette de l'Oule et Corne au Taureau, c'est bô
Encore une dernière péripétie quand je zippe sur un torrent gelé au-dessus du lac, que je perds un bâton et qu'on met une quinzaine de minutes à le retrouver , et puis enfin la tranquillité, au niveau de la mer de Bahrein , et un retour sans histoire.
C'était un projet ambitieux que de se lancer à l'assaut des Dents Blanches un week-end de fin novembre, alors que cette année nous n'avions à peu près fait que de l’escalade sur des surfaces équipées tous les deux mètres, ou presque Des bribes d'info sur la traversée intégrale sur camptocamp et pas mal de photos sur un blog qui revient sur la traversée non-intégrale, pour laquelle on a opté.
Un dessein si osé que ça avait de grandes chances de capoter, ce qui n'a pas manqué . Mais qu'importe, tant les acquis sont grands au final et tant l'envie d'y retourner nous a démangés à peine redescendus du premier étage de la fusée, à ce niveau-là:
Soit à 2100 et quelques mètres, pause repas, 6h d'efforts tout de même, mais le soleil pour nous réchauffer (torse nu et affalés dans les herbes hautes un 27 novembre...) et déjà l'occas' d'un premier bilan.
Si on reprend le cours des événements dans le bon sens, c'est après un petit échauffement grimpe à Anthon qu'on s'élance ce samedi à 15h et quelques en direction du refuge de la Vogealle. Le Tenneverge depuis le pont sur la Pierdita, classique mais toujours aussi hypnotique:
Autre point de vue et autres couleurs déjà (ça descend très vite!) depuis le Chalet du Boret:
Lueurs vespérales sur le Grenier de Commune:
Le spectacle est superbe et c'est à la nuit tombée que nous arrivons au refuge.
Un petit bonjour aux deux personnes très sympa avec qui nous avons partagé la courte soirée et la nuit. ça nous a permis d'imaginer qu'il faisait moins froid dans cette cahute (m'enfin nuit très limite pour moi quand même ) Si vous nous lisez on vous a vu revenir de votre Ruan, au niveau de la Tête de Perua, alors qu'on quittait la Vogealle pour redescendre. Exactement le timing qu'on imaginait pour vous. Bonne suite!
Pour nous réveil plus tardif et départ vers 7h20 histoire d'y voir quelque chose et de ne pas perdre la sente à droite au-dessus du lac de la Vogealle. Pas de problème, on arrive au pied du large couloir d'éboulis du col du Trou alors qu'il fait déjà bien jour:
Là ça fait déjà un petit moment qu'on est là-dedans. Aucun sentier bien sûr!
Et là le soleil se lève sur le massif du Mont-Blanc:
On voit aussi que la pente se redresse.
Un petit coup d'oeil du côté de Bellegarde où l'on constate que la neige est bien là en Nord:
On se demande bien ce que va nous réserver l'envers des Dents Blanches, mais on est well-equipped (piolet, crampons et même une ou deux broches!)!
Le trou en vue!
Après s'être équipé pour la partie du haut effectuée en corde tendue, on sort environ deux heures et quelques après être partis de la Vogealle:
ça vaut bien le trou de la Mouche dans les Aravis:
De l'autre côté direction la Dent du Signal par où notre chemin doit passer la première vision est assez lugubre. C'est par où qu'on passe
Comme on n'a ni le topo lapidaire de c2c ni les photos de l'autre site on doit composer avec notre ressenti, et ma foi on se dit qu'on va tenter notre chance par là, plein centre de la photo, cette roche friable d'abord mais ok au niveau des écailles, l'objectif étant de rejoindre la traînée blanche du dessus:
Une approche de la première longueur en terrain d'aventure total péteuse et glissante, une traversée sur vire bien tendue et un premier relais en ascendance à gauche au-dessus du point de départ. Malheureusement, impossible de traverser en dalle à droite pour rejoindre la traînée blanche, car c'est couvert de neige et yhper casse-gueule... On enchaîne donc sur ne seconde longueur bien dure avec départ en dalle bien expo puis cheminée bien physique...
C'est là qu'il aurait fallu pouvoir traverser sur une vire pour rejoindre la suite du cheminement mais là encore, la neige nous en empêche! Nous devons donc nous avouer vaincu et songer à une possibilité de réchappe pour revenir sur nos pas. Les rappels sont évidemment possibles, mais un tout petit peu aléatoires vu la qualité de la roche. C'est alors que Julien me propose de grimper encore trois mètres pour voir et là, miracle, je me retrouve au niveau de l'arche au-dessus du col du Trou! Ce qui nous permet de traverser en directoin de la Pointe Bourdillon et de prendre cette vue d'ensemble de la Dent du Signal:
Nous avons donc traversé depuis le bas de la photo, juste au-dessus du premier névé qui était inatteignable du fait de cette vire enneigée.
Et la Pointe Bourdillon, donc:
Que l'on n'ira même pas chercher car ça fait quatre heures qu'on marne et on préfère trouver tout de suite une solution définitive pour sortir de là et se retrouver au niveau du trou.
C'est donc à droite du trou qu'on redescend en désescalade, tout en espérant pouvoir tirer un rappel sur la fin. Re-photo sur la ligne d'en face, me demandez pas trop comment on est parvenu à monter jusqu'à l'arche (pas loin d'un niveau 5 et avec tout le matos sur le dos!):
On tombe sur une superbe cordelette qui entour à merveille un bloc inamovible: rappel de quelques mètres et re-désescalade et on est à niveau au niveau du trou, ouf!
Mais c'est pas tout ça car il faut encore redescendre tout le couloir. On tire un premier rappel de quelques mètres sur le haut que je désescalade sur les conseils de Julien, ce qui nous permet de conserver la cordelette qu'on avait posé pour son rappel. Technique qu'on remettra à profit ici
La vue pas pire
Enfin et ça c'est tellement génial dans ces coins éloignés de tout, on tombe coup sur coup sur deux cordelettes bien harnachées pour un rappel entier de 20 mètres qui nous dépose hors des difficultés:
On dévale le pierrier comme sur une coulée de neige lourde, c'est assez incroyable. Puis on se pose un moment pour manger un peu et prendre quelques photos pour une prochaine fois
Au zoom, oh peut bien imaginer notre itinéraire:
Passés par le trou, grimper en deux longueurs sur sa gauche, traversée de gauche à droite sur l'arche, redescendus par la droite avec un rappel au niveau du trou.
ça c'est juste à gauche, suite de l'arête qu'on aurait rejoint à un moment donné de la Dent du Signal:
Grande classe!
Côté Dent de Barme, c'est grand!
Et c'est de là-bas que débute la traversée intégrale!
Côté Pointe de la Golette, Golette de l'Oule et Corne au Taureau, c'est bô
Encore une dernière péripétie quand je zippe sur un torrent gelé au-dessus du lac, que je perds un bâton et qu'on met une quinzaine de minutes à le retrouver , et puis enfin la tranquillité, au niveau de la mer de Bahrein , et un retour sans histoire.
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- Gers
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Re: Traversée des Dents Blanches...
On peut pas être gagnant à tous les coups. Trop de neige pour faire cette course, surprenant pour un 27 novembre !!
Faut vraiment passer en mode ski, ou marcher coté Sud , encore en t-shirt.
Et je pense aussi qu'une course comme ça sans topo, ça ne s'improvise pas.
(rah cet objectif tout sale ...)
Faut vraiment passer en mode ski, ou marcher coté Sud , encore en t-shirt.
Et je pense aussi qu'une course comme ça sans topo, ça ne s'improvise pas.
(rah cet objectif tout sale ...)
Re: Traversée des Dents Blanches...
Merci encore une fois pour ce récit très intéressant...contente de voir enfin ce trou de plus près...une bien jolie carie dans ces dents!
En attendant que la neige leur rende toute leur blancheur, ces paysages sont vraiment superbes!
En attendant que la neige leur rende toute leur blancheur, ces paysages sont vraiment superbes!
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- Vélarge
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Re: Traversée des Dents Blanches...
Superbe , malgré le double problème d'objectifs (topo ma non topo et jambon-beurre en matière focale )
Sérieux, Est-ce-que la caillasse se délitait beaucoup, effet de gel ou de sécheresse, Quelle température?
Sérieux, Est-ce-que la caillasse se délitait beaucoup, effet de gel ou de sécheresse, Quelle température?
Re: Traversée des Dents Blanches...
D'après les photos de 2005 que j'ai pu voir du couloir, "dans les grandes lignes" il n'a pas changé. Par contre c'est un enchevêtrement de caillasse instable qui est dû aux factures que tu cites ainsi qu'une roche souve3nt plus que douteuse bien caractéristique du coin!
@freerider: la neige c'était pour le challenge d'aller la chatouiller un peu qu'on a projeté cette course, mais on s'attendait pas à une qualité pur sucre aussi infâme!