Alpinisme estival en Valais
Modérateurs : les admins, les modérateurs
Ok donc suite et fin.
mes petits graphiques ne marchent pas, hormis le dernier.
Enfin quoiqu'il en soit sur ce lien la Couronne Impériale de Zinal avec tous les sommets entourant la cabane du Grand Mountet:
album/displayimage.php?album=lastup&cat=0&pos=1
1) Rothorn de Zinal
2) Trifthorn
3) Obergabelhorn
4) mont Durand
5) Pointe de Zinal
6) Dent Blanche
7) Grand Cornier
Besso et Blanc de Moming
9) cabane du Grand Mountet
10) Cervin
Quant à notre itinéraire, il se trouve sur le lien suivant:
album/displayimage.php?album=lastup&cat=0&pos=2
1) Zinal - Grand Mountet
2) Arête du Mammouth
3) Pointe de Zinal
4) Trifthorn
5) traversée sur la cabane Schônbiel
6) Traversée sur la cabane du Mont Rose
7) Pointe Dufour (ou presque)
Descente sur Zermatt
les photos. Ici celle de Julien qui enjambe une crevasse bien profonde du glaicer du Mont Rose devant le massif du même nom:
Quand on vous dit que tout est magnifié ici:
Une cavité d'une bonne vingtaine de mètres!
Surprise! Qui nous attend à la monterosahûtte? Freerider74, je vous le donne en mille!
Et il n'a pas oublié de monter... ses skis!
Si l'on n'a pas la vue sur le Mont Rose et la Pointe Dufour (Dufourspitze), notre objectif, il y a toujours le Lyskamm au SE, une forteresse de 4500 mètres passés!
Eh oui, nous arrivons au mardi 5 août, jour de toutes les convoitises. Enfin surtout d'une: cette fameuses Dufouspitze. Serons-nous capable d'atteindre ce sommet si haut perché (4634 mètres!)? La route sera-t-elle truffée d'embûches? Notre sommeil sera-t-il assez lourd et conséquent pour faire face à un réveil à 2 heures du matin? Le doute m'assaille mais c'est finalement assez serein que je m'endors sur le coup des 20h30, pour 5h de bon sommeil, jusqu'à 1h30 où je tournerai systématiquement dans tous les sens en attendant le chant du coq sur le portable de Julien
Notre état à 2h du mat' est assez indescriptible: mélange de fatigue mais surtout d'excitation sans commune mesure. Ces moments-là resteront entre nous. Pas de photos pour décrire l'atmosphère. Personne n'y aurait pensé sur le moment.
Et tout de suite les premières complications: nous voyons partir la plupart des cordées (en tout entre 25 et 30 personnes) droit dans le rocher, alors qu'il nous semblait avoir reconnu la veille la voie normal suivre la moraine en contrebas, plus au sud. Chemin que nous empruntons finalement, gage de sûreté. Seuls les cairns et une cordée d'allemands (qui iront jusqu'au bout) nous font persister dans notre choix. Cela dit bien nous en pris car malgré le petit détour au départ nous rattrapons par la suite plusieurs petits groupes de lucioles dans la nuit peu étoilée et surtout sans lune.
Après deux heures d'efforts dans els gros blocs, nous atteignons enfin (même si l'on ne voit pas le temps passer) la langue du glacier: Obere Plattje (soit la "plateforme supérieure" ou quelque chose comme ça). Ce n'est alors que le début d'une grosse difficulté: passer le premier champ de crevasse.
Le temps que nous mettons à nous équiper nous fait perdre la précieuse trace dictée par un guide à deux de ses clients. Nous serons donc seuls pour affronter ce véritable champ de mine. Il nous faudra d'ailleurs rebrousser chemin sur une centaine de mètres après être arrivés dans un cul de sac bordé de séracs et de crevasses. Il nous faudra alors affronter un pont de neige très douteux que nous garderons en tête jusqu'au retour...
Enfin nous porgressons plus rapidement, et après une deuxième zone de trois ponts de neige successifs instables, nous pouvons souffler et admirer le lever de soleil sur le Breithorn:
Il est 6h15, ça fait plus de trois heures que l'on progresse tant bien que mal.
Evidemment, la couche de nuage que vous voyez sur cette photo sera vite rejointe par notre cordée, vers 3700 mètres disons. Nous continuons cependant d'avancer et non loin des 4000 mètres, cette barre fatigique, le spectacle, que dis-je la magie se met en branle: sur notre droite des séracs d'une centaine de mètres:
A l'image du guide que nous avons rejoint nous tirons sur la droite pour rejoindre la crête, ou le dôme, qui se transformera en arête au-dessus du col de Sattel.
... les effets de l'altitude commencent à se faire sentir: tête en chou-fleur, souffle, mais ça va, nous acceptons plutôt bien ces désagréments et avançons relativement rapidement dans un jour blanc comme on n'en a rarement vu. Heureusement la trace des derniers jours est là.
Plus on monte vers le col et plus le vent forcit, ce qui nous laisse cependant augurer d'une éclaircie. Tel est le cas lorsqu'on atteint le col, vers 4300 mètres:
L'espace d'un instant Eole nous laisse deviner la suite du parcours, moins évidente que jusqu'à maintenant. ça n'a l'air de rien sur cette photo mais ça monte rudement sur cette calotte glaciaire, et les vents sont terribles. On se croirait en plein Himalaya et le Mont Rose est d'ailleurs réputé pour en être la réplique, toute proportion gardée
Qu'importe les conditions météo pourvu qu'on ait l'iversse... et sur cette arête elle m'atteint en plein coeur et c'est avec difficulté que je réprime des sanglots résultant d'un mélange de mille sentiments exaltés par l'effort magnifique qu'il faut alors produire...
S'en suit quelques sensations fortes sur les deux arêtes en mixte que nous traverserons:
Voilà ce qu'il. nous manque pour atteindre le sommet ou presque:
Nous sommes à 4600 mètres. Nous sommes bien. Mais ça fait 7 heures que l'on marche et c'est le temps limite dont j'avais entendu parler pour atteindre le sommet. Quelques heures plus tard, au sortir du glacier, après avoir discuté avec les deux Allemands qui ont réussi le sommet, ils nous diront qu'il ne nous manquait qu'une vingtaine de minutes pour l'atteindre et le passage de la corde fixe sur la photo ci-dessus
C'est donc un peu amères que nous ressasserons les images de là-haut. Mais aussi contents d'être tous les trois redescendus entiers, car ce n'était pas une mince affaire. En effet nous n'avons eu aucun pépin de quelque sorte que ce soit, mais si le mal de tête de Julien avait empiré, il l'un de nous se chopait un MAM, si quelqu'un dévissait sur l'arête, si, si, si...
En attendant, nous immortalisons "notre" sommet:
Vous aurez remarqué la coupe de cheveux freezin g nouvelle tendance pour moi
Après l'arête, la descente de la calotte nous réserve une belle surprise avec, à nouveau après le Roc d'Enfer, un de ces fameux phénomènes de spectre de Broken:
Je crois bien que Johan en a même photographié un double! Les conditions étaient réunies en tout cas pour en apercevoir.
Dans une ambiance vraiment particulière, à 4500 mètres, Johan chausse les skis pour une descente improbable... Julien et moi sommes au col, 200 mètres plus bas. Les premiers virages sont ceux d'un fantôme: nous entendons les carres sur cette neige cartonnée mais pas le skieur!
Les conditions sont à peine meilleures en-dessous du col et la neige coule un peu sous ses virages, chaud!
Sur les deux plateaux au-dessus des zones "tendues" à cause des ponts, johan se fait bien plaisir:
Il passera d'ailleurs bien plus facilement que nous la première zone de ponts de neige où je laisserai une trace peu rassurante: un gros trou dans le premier des trois ponts de neige successifs...
La course est tendue jusqu'à la fin du glacier... enfin nous pouvons souffler. Peu de paroles face à tous ces moments plus forts les uns que les autres. Et comme déjà dit dans "en direct" une pensée pour le guide et son couple de clients que l'on n'a jamais vu revenir, et pour qui un hélico a peut-être déposé un guide pour leur venir en aide... nous ne comprenons pas très bien la scène que se déroule au loin, sur un plateau glaciaire supérieur. Et comme à la cabane le suivi des courses de chacun-e n'a rien à voir avec l'attention portée par le gardien du Grand Mountet...
Ici notre itinéraire de ce jour:
1) Cabane du Mont Rose
2) Obere Plattje, et peu après cette zone terrible de crevasses (si vous faites un tout sur Google Earth en zoomant sur ce passage vous aurez une idée de ce dont il s'agit)
3) Deuxième zone de ponts de neige fragiesl
4) le col
5) les deux arêtes en mixtes et le sommet derrière
Arrivés vers 14h à la cabane après douze heures de course, chacun va faire une sieste et personne ne peut d'ailleurs oser espérer faire autrement, surtout Julien qui se paie un mal de crâne dont il a le secret.
Le soir, on rediscute, on échange nos impressions, nos émotions, devant une bière ou un alcool local, et surtout devant le ciel qui s'embrase autour du Cervin:
Le retour à la réalité se fait en douceur, le lendemain, avec la vue sur les sommets qui nous séparaient de cet endroit il y a encore quelques jours (Obergabelhorn, Zinalrothorn, Weisshorn):
Et puis tout de même c'est le choc à Riffelsee:
Si le lieu est idyllique, une cohorte de touristes l'envahit chaque jour, le train du Gornergrat n'étant qu' un quinzaine de minutes d'ici.
Il en faut pour tous les goûts vous me direz. De la même manière que la montagne est une et diverse à la fois. Nous avons désormais abordés diverses palettes permettant de l'arpenter, si possible toujours dans un respect maximum de ses humeurs. Cette semaine passée en haute altitude nous a résolument rapprochés de toutes ces caractéristiques; nous l'aimons et la respectons plus que jamais et n'avons bien sûr qu'une envie, y retourner!
mes petits graphiques ne marchent pas, hormis le dernier.
Enfin quoiqu'il en soit sur ce lien la Couronne Impériale de Zinal avec tous les sommets entourant la cabane du Grand Mountet:
album/displayimage.php?album=lastup&cat=0&pos=1
1) Rothorn de Zinal
2) Trifthorn
3) Obergabelhorn
4) mont Durand
5) Pointe de Zinal
6) Dent Blanche
7) Grand Cornier
Besso et Blanc de Moming
9) cabane du Grand Mountet
10) Cervin
Quant à notre itinéraire, il se trouve sur le lien suivant:
album/displayimage.php?album=lastup&cat=0&pos=2
1) Zinal - Grand Mountet
2) Arête du Mammouth
3) Pointe de Zinal
4) Trifthorn
5) traversée sur la cabane Schônbiel
6) Traversée sur la cabane du Mont Rose
7) Pointe Dufour (ou presque)
Descente sur Zermatt
les photos. Ici celle de Julien qui enjambe une crevasse bien profonde du glaicer du Mont Rose devant le massif du même nom:
Quand on vous dit que tout est magnifié ici:
Une cavité d'une bonne vingtaine de mètres!
Surprise! Qui nous attend à la monterosahûtte? Freerider74, je vous le donne en mille!
Et il n'a pas oublié de monter... ses skis!
Si l'on n'a pas la vue sur le Mont Rose et la Pointe Dufour (Dufourspitze), notre objectif, il y a toujours le Lyskamm au SE, une forteresse de 4500 mètres passés!
Eh oui, nous arrivons au mardi 5 août, jour de toutes les convoitises. Enfin surtout d'une: cette fameuses Dufouspitze. Serons-nous capable d'atteindre ce sommet si haut perché (4634 mètres!)? La route sera-t-elle truffée d'embûches? Notre sommeil sera-t-il assez lourd et conséquent pour faire face à un réveil à 2 heures du matin? Le doute m'assaille mais c'est finalement assez serein que je m'endors sur le coup des 20h30, pour 5h de bon sommeil, jusqu'à 1h30 où je tournerai systématiquement dans tous les sens en attendant le chant du coq sur le portable de Julien
Notre état à 2h du mat' est assez indescriptible: mélange de fatigue mais surtout d'excitation sans commune mesure. Ces moments-là resteront entre nous. Pas de photos pour décrire l'atmosphère. Personne n'y aurait pensé sur le moment.
Et tout de suite les premières complications: nous voyons partir la plupart des cordées (en tout entre 25 et 30 personnes) droit dans le rocher, alors qu'il nous semblait avoir reconnu la veille la voie normal suivre la moraine en contrebas, plus au sud. Chemin que nous empruntons finalement, gage de sûreté. Seuls les cairns et une cordée d'allemands (qui iront jusqu'au bout) nous font persister dans notre choix. Cela dit bien nous en pris car malgré le petit détour au départ nous rattrapons par la suite plusieurs petits groupes de lucioles dans la nuit peu étoilée et surtout sans lune.
Après deux heures d'efforts dans els gros blocs, nous atteignons enfin (même si l'on ne voit pas le temps passer) la langue du glacier: Obere Plattje (soit la "plateforme supérieure" ou quelque chose comme ça). Ce n'est alors que le début d'une grosse difficulté: passer le premier champ de crevasse.
Le temps que nous mettons à nous équiper nous fait perdre la précieuse trace dictée par un guide à deux de ses clients. Nous serons donc seuls pour affronter ce véritable champ de mine. Il nous faudra d'ailleurs rebrousser chemin sur une centaine de mètres après être arrivés dans un cul de sac bordé de séracs et de crevasses. Il nous faudra alors affronter un pont de neige très douteux que nous garderons en tête jusqu'au retour...
Enfin nous porgressons plus rapidement, et après une deuxième zone de trois ponts de neige successifs instables, nous pouvons souffler et admirer le lever de soleil sur le Breithorn:
Il est 6h15, ça fait plus de trois heures que l'on progresse tant bien que mal.
Evidemment, la couche de nuage que vous voyez sur cette photo sera vite rejointe par notre cordée, vers 3700 mètres disons. Nous continuons cependant d'avancer et non loin des 4000 mètres, cette barre fatigique, le spectacle, que dis-je la magie se met en branle: sur notre droite des séracs d'une centaine de mètres:
A l'image du guide que nous avons rejoint nous tirons sur la droite pour rejoindre la crête, ou le dôme, qui se transformera en arête au-dessus du col de Sattel.
... les effets de l'altitude commencent à se faire sentir: tête en chou-fleur, souffle, mais ça va, nous acceptons plutôt bien ces désagréments et avançons relativement rapidement dans un jour blanc comme on n'en a rarement vu. Heureusement la trace des derniers jours est là.
Plus on monte vers le col et plus le vent forcit, ce qui nous laisse cependant augurer d'une éclaircie. Tel est le cas lorsqu'on atteint le col, vers 4300 mètres:
L'espace d'un instant Eole nous laisse deviner la suite du parcours, moins évidente que jusqu'à maintenant. ça n'a l'air de rien sur cette photo mais ça monte rudement sur cette calotte glaciaire, et les vents sont terribles. On se croirait en plein Himalaya et le Mont Rose est d'ailleurs réputé pour en être la réplique, toute proportion gardée
Qu'importe les conditions météo pourvu qu'on ait l'iversse... et sur cette arête elle m'atteint en plein coeur et c'est avec difficulté que je réprime des sanglots résultant d'un mélange de mille sentiments exaltés par l'effort magnifique qu'il faut alors produire...
S'en suit quelques sensations fortes sur les deux arêtes en mixte que nous traverserons:
Voilà ce qu'il. nous manque pour atteindre le sommet ou presque:
Nous sommes à 4600 mètres. Nous sommes bien. Mais ça fait 7 heures que l'on marche et c'est le temps limite dont j'avais entendu parler pour atteindre le sommet. Quelques heures plus tard, au sortir du glacier, après avoir discuté avec les deux Allemands qui ont réussi le sommet, ils nous diront qu'il ne nous manquait qu'une vingtaine de minutes pour l'atteindre et le passage de la corde fixe sur la photo ci-dessus
C'est donc un peu amères que nous ressasserons les images de là-haut. Mais aussi contents d'être tous les trois redescendus entiers, car ce n'était pas une mince affaire. En effet nous n'avons eu aucun pépin de quelque sorte que ce soit, mais si le mal de tête de Julien avait empiré, il l'un de nous se chopait un MAM, si quelqu'un dévissait sur l'arête, si, si, si...
En attendant, nous immortalisons "notre" sommet:
Vous aurez remarqué la coupe de cheveux freezin g nouvelle tendance pour moi
Après l'arête, la descente de la calotte nous réserve une belle surprise avec, à nouveau après le Roc d'Enfer, un de ces fameux phénomènes de spectre de Broken:
Je crois bien que Johan en a même photographié un double! Les conditions étaient réunies en tout cas pour en apercevoir.
Dans une ambiance vraiment particulière, à 4500 mètres, Johan chausse les skis pour une descente improbable... Julien et moi sommes au col, 200 mètres plus bas. Les premiers virages sont ceux d'un fantôme: nous entendons les carres sur cette neige cartonnée mais pas le skieur!
Les conditions sont à peine meilleures en-dessous du col et la neige coule un peu sous ses virages, chaud!
Sur les deux plateaux au-dessus des zones "tendues" à cause des ponts, johan se fait bien plaisir:
Il passera d'ailleurs bien plus facilement que nous la première zone de ponts de neige où je laisserai une trace peu rassurante: un gros trou dans le premier des trois ponts de neige successifs...
La course est tendue jusqu'à la fin du glacier... enfin nous pouvons souffler. Peu de paroles face à tous ces moments plus forts les uns que les autres. Et comme déjà dit dans "en direct" une pensée pour le guide et son couple de clients que l'on n'a jamais vu revenir, et pour qui un hélico a peut-être déposé un guide pour leur venir en aide... nous ne comprenons pas très bien la scène que se déroule au loin, sur un plateau glaciaire supérieur. Et comme à la cabane le suivi des courses de chacun-e n'a rien à voir avec l'attention portée par le gardien du Grand Mountet...
Ici notre itinéraire de ce jour:
1) Cabane du Mont Rose
2) Obere Plattje, et peu après cette zone terrible de crevasses (si vous faites un tout sur Google Earth en zoomant sur ce passage vous aurez une idée de ce dont il s'agit)
3) Deuxième zone de ponts de neige fragiesl
4) le col
5) les deux arêtes en mixtes et le sommet derrière
Arrivés vers 14h à la cabane après douze heures de course, chacun va faire une sieste et personne ne peut d'ailleurs oser espérer faire autrement, surtout Julien qui se paie un mal de crâne dont il a le secret.
Le soir, on rediscute, on échange nos impressions, nos émotions, devant une bière ou un alcool local, et surtout devant le ciel qui s'embrase autour du Cervin:
Le retour à la réalité se fait en douceur, le lendemain, avec la vue sur les sommets qui nous séparaient de cet endroit il y a encore quelques jours (Obergabelhorn, Zinalrothorn, Weisshorn):
Et puis tout de même c'est le choc à Riffelsee:
Si le lieu est idyllique, une cohorte de touristes l'envahit chaque jour, le train du Gornergrat n'étant qu' un quinzaine de minutes d'ici.
Il en faut pour tous les goûts vous me direz. De la même manière que la montagne est une et diverse à la fois. Nous avons désormais abordés diverses palettes permettant de l'arpenter, si possible toujours dans un respect maximum de ses humeurs. Cette semaine passée en haute altitude nous a résolument rapprochés de toutes ces caractéristiques; nous l'aimons et la respectons plus que jamais et n'avons bien sûr qu'une envie, y retourner!
-
- Gers
- Messages : 3203
- Enregistré le : 06 mai 2006 11:19
- Localisation : par ici et par là
- Contact :
"Allo Johan ? On va se faire une semaine d'alpi, tu viens ?"
"Euh... vous faites quoi comme sommet ?"
"Ben ça et ça, et puis après on va là-bàs."
"Ok, je réfléchis et je te redit"
--> Quels sont les sommets où l'on peut encore skier ??
Et bien c'est partit pour le Dufourspitze.
Je pars qq jours avant rejoindre Fred et Alexis pour une journée de ski à Saasfee, ensuite je patiente avec un jour rando à pied à Zermatt, et un autre jour de ski à Zermatt où je peux bien repérer la voie d'accès à ce Dufourspitze.
Puis vient le départ pour la cabane. On le fera sur 3 jours pour avoir de la marge. Jour 1 = montée à la cabane, Jour 2 = montée au sommet et descente cabane, Jour 3 = retour Zermatt et Genève. J'ai quand même pris le train jusqu'à Rotenboden car sinon je ne serais jamais allé si haut.
Le 1er jour, lors de la montée au refuge. un long chemin d'accès en pente douce vers les 2 glaciers à traverser/longer : le Gorngergletscher (à gauche) et le GrenzGletscher (à droite). Ils sont tout simplement magnifiques !!
Juste avant d'aller dormir, le soleil est encore haut, mais le réveil à 2h du mat' est déjà en place, alors mieux vaut être bien reposé. On fera le coucher de soleil demain.
Réveil à 2h dans le dortoir, pas mal de monde se lève tel des robots d'une façon mécanique, on se retrouve tous au déjeuner en bas, et tout le monde part à des intervalles différents. Telles des lucioles avec les frontales, on se suit en essayant de ne pas perdre ce chemin qui monte au glacier.
Lever de soleil sur le Breithorn, il est 6h17, et déjà 3h30 de marche, la majorité à la frontale.
Le temps se couvre de + en +. On suit la trace. On espère juste que ca ne neigera pas pour que ca ne recouvre pas la trace.
Petite vue derrière, avant de rentrer vraiment dans les nuages !
Arrivé au col de Sattel, à 4359m, ça fait déjà un moment qu'on est en plein dans les nuages. Mais cet endroit sonne la délivrance, même si on ne s'attendait pas à une arrête si longue.
Coup de chance pendant qq instants, on se rend compte qu'on arrive au dessus des nuages, mais ça bouge sans cesse très rapidement. Vent, froid, fatigue ...
Vue sur le Liskamm, la seule fois où on le verra. Dommage, car c'est tellement magnifique ! 51° de moyenne sur 700m, en face nord, c'est du tout bon !! Avec le sommet à + de 4400m, c'est quand même très engagé, mais tellement motivant d'y aller [pour l'année prochaine ?]
Bientôt au point 4499m où je pourrais laisser mes skis. Le soleil réapparait à nouveau. On se dirige vers lui presque machinalement.
Début de l'arrête, un coup dans les nuages, un coup au soleil. Ambiance irréelle, l'apn à du mal et certaines de mes photos ont un certain flou. Vu qq spectres de Brocken, dont notamment un double !!
Les nuages repassent, les cailloux sont givrés. Heureusement ce n'est pas trop difficile, il faut juste être très concentré avec ces nuages qui perturbent et la fatigue engendrée de la montée. Nous n'allons donc pas bien vite. Les 2 cordées juste devant nous (on est quasiment arrivé en même temps au Sattel) s'échappent rapidement devant. Les autres derrière ont du renoncer bien + bas.
Nos 3 trombines
Ambiance toit du monde, à + de 4600m
Puis le retour, bien difficile de skier entre 4500 et 4300m. Déjà bien fatigué, mais je m'arrête tous les 2-3 virages pour bien m'oxygéner (et que dire de ceux qui font ça dans les 8000.... j'ai du mal à imaginer) et ne pas faire de bétises. Conditions météo pas top, on ne voit rien, on repassera en dessous des nuages en dessous de 4000m.
Neige dure dans le haut, puis ça se ramollit à la sortie des nuages, pour devenir une bonne neige de printemps, pour bien carver et cruiser sur ce glacier. Quel bon plaisir de s'offrir ces luxueux virages dans un des plus beaux endroits des Alpes, et surtout à ces altitudes. Le soir au refuge, coucher de soleil avec le Matterhorn.
Et ca passe vraiment bien
Voilà, 1800m de d+, ben j'avais jamais fait ça avec les skis, c'est quand même bien dur surtout à ces altitudes.
Merci à mes 2 compagnons sans qui ce projet de ski n'aurait pas pu se faire, et à leur magnifique tour et traversée d'une partie du Valais. Même si je savais qu'on aurait des rythmes différents, en cravachant bien à la montée, on a quasi pu tout faire sur la même corde, y'a juste avant le col où j'ai finit seul, eux m'ayant attendu pour l'encordement final sur l'arrête. Et à la descente, j'ai fait pas mal de pause, il fallait que l'on reste toujours en vision directe par sécurité, mais c'était excellent quand même. (c'est bien la 1ère fois qu'une descente dure aussi longtemps, ça fait plaisir )
Cela nous fait 12h de course en A-R depuis le refuge, c'est quand même pas rien.
Et que dire de Zermatt et Saasfee, entourés de tous ces glaciers géants, tous ces 4000, ces faces de fous. Tout est tellement + engagé que du coté de Cham, et personne (notamment les guides) se montrent supérieur aux autres, et ça c'est un esprit top. En plus y'a pas grand monde, les cabanes sont top, on nous fait de la bonne bouffe, tout le monde est sympa. Vive la Suisse.
"Euh... vous faites quoi comme sommet ?"
"Ben ça et ça, et puis après on va là-bàs."
"Ok, je réfléchis et je te redit"
--> Quels sont les sommets où l'on peut encore skier ??
Et bien c'est partit pour le Dufourspitze.
Je pars qq jours avant rejoindre Fred et Alexis pour une journée de ski à Saasfee, ensuite je patiente avec un jour rando à pied à Zermatt, et un autre jour de ski à Zermatt où je peux bien repérer la voie d'accès à ce Dufourspitze.
Puis vient le départ pour la cabane. On le fera sur 3 jours pour avoir de la marge. Jour 1 = montée à la cabane, Jour 2 = montée au sommet et descente cabane, Jour 3 = retour Zermatt et Genève. J'ai quand même pris le train jusqu'à Rotenboden car sinon je ne serais jamais allé si haut.
Le 1er jour, lors de la montée au refuge. un long chemin d'accès en pente douce vers les 2 glaciers à traverser/longer : le Gorngergletscher (à gauche) et le GrenzGletscher (à droite). Ils sont tout simplement magnifiques !!
Juste avant d'aller dormir, le soleil est encore haut, mais le réveil à 2h du mat' est déjà en place, alors mieux vaut être bien reposé. On fera le coucher de soleil demain.
Réveil à 2h dans le dortoir, pas mal de monde se lève tel des robots d'une façon mécanique, on se retrouve tous au déjeuner en bas, et tout le monde part à des intervalles différents. Telles des lucioles avec les frontales, on se suit en essayant de ne pas perdre ce chemin qui monte au glacier.
Lever de soleil sur le Breithorn, il est 6h17, et déjà 3h30 de marche, la majorité à la frontale.
Le temps se couvre de + en +. On suit la trace. On espère juste que ca ne neigera pas pour que ca ne recouvre pas la trace.
Petite vue derrière, avant de rentrer vraiment dans les nuages !
Arrivé au col de Sattel, à 4359m, ça fait déjà un moment qu'on est en plein dans les nuages. Mais cet endroit sonne la délivrance, même si on ne s'attendait pas à une arrête si longue.
Coup de chance pendant qq instants, on se rend compte qu'on arrive au dessus des nuages, mais ça bouge sans cesse très rapidement. Vent, froid, fatigue ...
Vue sur le Liskamm, la seule fois où on le verra. Dommage, car c'est tellement magnifique ! 51° de moyenne sur 700m, en face nord, c'est du tout bon !! Avec le sommet à + de 4400m, c'est quand même très engagé, mais tellement motivant d'y aller [pour l'année prochaine ?]
Bientôt au point 4499m où je pourrais laisser mes skis. Le soleil réapparait à nouveau. On se dirige vers lui presque machinalement.
Début de l'arrête, un coup dans les nuages, un coup au soleil. Ambiance irréelle, l'apn à du mal et certaines de mes photos ont un certain flou. Vu qq spectres de Brocken, dont notamment un double !!
Les nuages repassent, les cailloux sont givrés. Heureusement ce n'est pas trop difficile, il faut juste être très concentré avec ces nuages qui perturbent et la fatigue engendrée de la montée. Nous n'allons donc pas bien vite. Les 2 cordées juste devant nous (on est quasiment arrivé en même temps au Sattel) s'échappent rapidement devant. Les autres derrière ont du renoncer bien + bas.
Nos 3 trombines
Ambiance toit du monde, à + de 4600m
Puis le retour, bien difficile de skier entre 4500 et 4300m. Déjà bien fatigué, mais je m'arrête tous les 2-3 virages pour bien m'oxygéner (et que dire de ceux qui font ça dans les 8000.... j'ai du mal à imaginer) et ne pas faire de bétises. Conditions météo pas top, on ne voit rien, on repassera en dessous des nuages en dessous de 4000m.
Neige dure dans le haut, puis ça se ramollit à la sortie des nuages, pour devenir une bonne neige de printemps, pour bien carver et cruiser sur ce glacier. Quel bon plaisir de s'offrir ces luxueux virages dans un des plus beaux endroits des Alpes, et surtout à ces altitudes. Le soir au refuge, coucher de soleil avec le Matterhorn.
Et ca passe vraiment bien
Voilà, 1800m de d+, ben j'avais jamais fait ça avec les skis, c'est quand même bien dur surtout à ces altitudes.
Merci à mes 2 compagnons sans qui ce projet de ski n'aurait pas pu se faire, et à leur magnifique tour et traversée d'une partie du Valais. Même si je savais qu'on aurait des rythmes différents, en cravachant bien à la montée, on a quasi pu tout faire sur la même corde, y'a juste avant le col où j'ai finit seul, eux m'ayant attendu pour l'encordement final sur l'arrête. Et à la descente, j'ai fait pas mal de pause, il fallait que l'on reste toujours en vision directe par sécurité, mais c'était excellent quand même. (c'est bien la 1ère fois qu'une descente dure aussi longtemps, ça fait plaisir )
Cela nous fait 12h de course en A-R depuis le refuge, c'est quand même pas rien.
Et que dire de Zermatt et Saasfee, entourés de tous ces glaciers géants, tous ces 4000, ces faces de fous. Tout est tellement + engagé que du coté de Cham, et personne (notamment les guides) se montrent supérieur aux autres, et ça c'est un esprit top. En plus y'a pas grand monde, les cabanes sont top, on nous fait de la bonne bouffe, tout le monde est sympa. Vive la Suisse.
-
- Gers
- Messages : 3203
- Enregistré le : 06 mai 2006 11:19
- Localisation : par ici et par là
- Contact :
Je pensais bien que tu l'avais déjà fait Merci à toi pour la vision de la montagne que tu nous fais partager. Elle va dans le même sens que la mienne, alors on ne risque pas de s'arrêter là!
Et oui ces jours-là, ce 5 août resteront gravés en nous à jamais. Même trois jours après c'est en encore difficile de réaliser.
Et oui ces jours-là, ce 5 août resteront gravés en nous à jamais. Même trois jours après c'est en encore difficile de réaliser.
-
- Gers
- Messages : 3203
- Enregistré le : 06 mai 2006 11:19
- Localisation : par ici et par là
- Contact :
-
- Grandes Platières
- Messages : 9477
- Enregistré le : 14 avr. 2004 07:39
- Localisation : Morillon
- Contact :
Re: Alpinisme estival en Valais
Voici donc le compte-rendu de notre raid désormais traditionnel d'une semaine d'alpi entre Zinal et Zermatt.
Nous sommes partis samedi 18 et revenus samedi 25. Pas eu le temps de poster encore car même si les photos sont moins bonnes que l'an passé je trouve, il y a eu beaucoup à faire depuis le retour et toutes ces photos, ça prend du temps!
Pourquoi moins bonnes? Dû à une météo capricieuse our une part non négligeable. Imaginez: c'est samedi que nous montons à Zinal avec pour info une météo changeante et de la neige à 2000! Alors que nous montons à la cabane du Grand Mountet à 2900 mètres!Lorsque nous nous entretenons avec le gardien pour savoir si la course Besso - Blanc de Moming est envisageable, celui-ci nous répond séchement (mais avec cet amour non moins paternel car il nous connaît désormais ): "Non, trop de neige. Allez déjà faire le Blanc par l'arête Sud" (du genre, vou8s m'en direz des nouvelles!).
Ok ok. Le dimanche matin 6h on pointe le bout de nos crampons dehors et c'est un froid glacial qui nous saisit lorsqu'on s'équipe pour l'arête environ une heure plus tard. Voyez plutôt la mine mi-figue mi-raisin de Julien
Gros clin d'oeil à Johan qui nous a prêté sa corde de 50m pour cette semaine, étant donné qu'il en faut une d'au moins 45 pour le Zinalrothorn...
Ma foi, partis qu'on était, on allait pas abandonner là! Surtout qu'une jeune cordée emmenée par un guide (ou en tout cas un gaillard expérimenté et connaissant parfaitement le coin) nous indique le lieu exact où prendre pied sur l'arête:
Sans eux on aurait fait n'imp', comme souvent
Ok, ça se passe bien. Des cordelettes et quelques coinceurs plus tard, on est devant à tracer sur cette arête:
ce qui est bien éprouvant étant donné la quantité de neige par endroit (accumulation de 50 cm ).
Au final, on mettra 3h pour atteindre le dôme de neige qui nous sépare encore du Blanc (avec en fond le Besso):
...et encore pas loin d'une pour atteindre le sommet et s'offrir un magnifique panorama sur la Couronne Impériale de Ziinal et bien sûr l'Ober, plâtré!
Normalement, cette course prend 2h30...
Derrière le Blanc, le Besso, la sentinelle du fond de la vallée de Zinal, bien blanc lui aussi:
Le gardien a bien fait de nous détourner de notre objectif initial car une chose qu'on ne savait pas encore à ce moment-là, c'est qu'on aurait à désescalader dans cette face pour rejoindre l'arête qui sépare du Blanc le lendemain!
La descente n'est pas moins pénible car on ne trouve pas le sentier qui permet d'éviter les rappels, du fait de la neige. On descend donc dans un couloir au rocher péteux qu'on aurait préférer descendre à ski .
De retour à la cabane, c'est grand beau et le seigneur des lieux resplendit sous les feux de sa nouvelle parure...
Je peux vous dire que celui-là, il est bien niché dans un coin de ma tête pour l'année prochaine. A ski, s'entend
Le soir venu, on remet le couvert auprès du gardien pour tenter le triangle Mountet - Besso - Blanc de Moming (http://www.camptocamp.org/routes/56051/ ... -de-moming) et cette fois, on a le feu vert du gardien, que dis-je le godfather du refuge du Grand Mountet D'autant que trois cordées de trois personnes du CAS de Delémont tenteront la même course.
La course est donnée entre 10 et 12h et cotée AD, notre première dans ce niveau de difficulté. On se sent prêt pour passer le cap. Condition sine qua non à mes yeux du moins pour tenter le Zinalrothorn et sa fameuse arête Nord (http://www.camptocamp.org/routes/54494/ ... rn-arete-n) qui me fait rêver depuis qu'on vient dans ce coin des Alpes.
Réveil à 4h donc pour tenter l'ascension du Besso, donné en 4h. Comme la veille, notre bonne étoile nous conduit sur les pas des neuf du CAS, qui ont pris le bon chemin, eux, pour accéder à l'arête SW du Besso, alors que de notre côté, nous errons dans cette immense mer de gros blocs plus ou moins stables, vestiges de l'ancien glaicer du Besso. Durant toute l'ascension du Besso, nous restons sagement derrière car ils ont l'expérience pour eux et finalement, même s'il faut parfois attendre aux passages stratégiques, nous apprenons beaucoup, en particulier d'un point de vue mental (pas évident en effet de grimper toute une matinée en nord avec un froid bien vif).
Julien dans une des longueurs de l'arête SW:
Encore un bon bout jusqu'au sommet, mais c'est l'ascension finale qui se rapproche tout de même:
Après 5h de montée, nous atteignons le sommet et le soleil, avec grande joie mais enfouie tout de même, car nous savons que nous ne sommes pas au bout de nos peines.
En effet, la suite du programme consiste en cette immense arête dont nous ne voyons là que la remontée sur le Blanc de Moming:
Sans oublier la descente difficilement protégeable jusqu'à l'arête en tant que telle, avec certes une vue juste magnifique sur l'Ober et consort:
Nous dépassons petit à petit les cordées, prenant de l'assurance et "shuntant" par la droite et du rocher non enneigé une partie quelque peu "casse-gueule" sur la gauche (Est). C'est alors que je me remémore les mots du gardien, lorsque j'attachais mes lacets ce matin dans le local:
-"Tu n'as jamais fait le Bessos toi?"
-"Heu, non Parrain."
-"Eh bien ne descends jamais côté Est, une fois sur l'arête. Même si ça paraît plus facile, il faut rester sur l'arête, et gravir les gendarmes car il y a deux ou trois spits et le rocher est plus sains."
-"Ok Parrain".
-"Et quand vous redescendrez par le Blanc et que vous serez fatigués, tire bien à droite pour trouver le sentier qui te permettra d'éviter les rappels."
"ça marche Parrain, cette fois je ne le raterai pas."
Et nous de partir à l'assaut de ces fameux gendarmes. Exemple, après une énorme longueur de 50 mètres à califourchon en arrière cette superbe longueur de 40 mètres qui restera gravée longtemps dans ma mémoire. Un rocher exceptionnel, magnifiquement bien protégé par les cordelettes de Julien, que du bonheur.
S'ensuit la désescalade incroyable de ce gendarme pour Julien En effet, il serait insensé d'avoir confiance en le piton coincé juste derrière le bloc instable sur le haut...
Julien qui pointe le obut de son nez: "Heu, je fais comment là?."
-Bah, comme a dit le grand chef (Abraracourcix qui était encore devant nous à ce moment-là: tu te mets à plat ventre, tu viens poser les pieds derrière sur les grattons, tu passes la corde derrière l'écaille de droite pour t'assurer comme tu peux et surtout, tu tombes pas!"
Hihi!
Puis fin de grosses difficultés, remontée corde tendue sur le sommet du Blanc qui se termine par une magnifique arête neigeuse. Et enfin la même grande descente que la veille, avec bien moins de neige cette fois-ci, et le fameux chemin de quasi randonnée cette fois-ci facilement trouvé. Ce qui nous a permis de revenir juste à temps pour le repas de 18h30.
Ce ne fut cependant pas le cas gens du CAS qui avaient entre temps appelé appelé le refuge, m'a appris la gardienne à qui je venais expliquer la situation. Ils rentreront en ordre dispersé entre 20h et 21h... Drôle de course pour un CAS....
Le soir venu, on se rend à l'évidence, il faudra laisser tomber le rêve du Zinalrothorn, dont l'arête est enneigée et surtout glacée du fait de la fonte. Ce sera pour l'année prochaine. Comme nous n'avons plus rien à faire dans le coin, on partira un jour plus tôt sur la Schönbielhütte, non sans apprécier, le mardi matin, l'ascension de la face Nord de l'Obergabelhorn par deux jeunes Suisses allemands, ayant fait la face N d'un 4000 de Sass-Fee... la veille!
Et encore ces mots lâchés par Nicolas le gardien du Grand Mountet, après que je lui ait demandé quand il était ouvert au printemps, les yeux brillants: "Ah, vous n'êtes jamais venus en hiver? Il faudra le faire alors, l'endroit est magique". Oui, ça, on imagine, à la lecture des comptes-rendus dans le coin.
Et le gardien de m'assurer encore que la face N de l'Ober n'a plus été faite depuis plusieurs années...
A 5h du mat',. en me rendant aux toilettes avant le départ du Grand Mountet, j'aperçois une petite lueur dans la première pente de la face: impressionnant! Et là forcément, le rêve se fait plus précis pour l'année prochaine...
Départ pour le col Durand (dont vous pouvez admirer les photos sur le poste de l'an passé, plus haut): nuit sans regel, crevasses encore recouvertes sur le glacier de Zinal qui a conservé la ocuche tombée il y a trois / quatre jours, tension. Et bam, voilà que je mets le pied dans un premeir trou pas profond mais rempli d'eau: j'aurais la chaussure trempée toute la matinée... Trace pénible au demeurant dans cette neige dégueulasse, et retension à l'approche du col car de nombreuses crevasses inexistantes l'an passé nous assaillent de toute part. Cerise sur le gâteau, il commence à neiger alors qu'on se prépare à franchir le col, en neige dur et non en glace heureusement.
Heureusement, de l'autre côté, presque les Alpes du Sud, il fait quasiment beau, et c'est une descente en toute quiétude jusqu'à la cabane Schönbiel (là aussi, photos de l'an passé), hormis ce cairn quelque peu menaçant
Mercredi, c'est parti pour l'ascension de la Tête de Valpelline, après avoir longuement hésité avec la Dent d'Hérens. Cela dit, au vu du topo, cette course représente de trop grands dangers objectifs. Qui plus est, le passage du col de Tiefmatten, au fond de la vallée du glacier de Zmutt, oppose une difficulté quasi infranchissable. Voyez plutôt:
Sur la gauche, la face nord de la Dent d'Hérens, juste énorme:
Et la NW du Cervin, vue plutôt rare du côté obscur du Cervin
Cette course ne m'enchante pas car elle est longue et il n'y a aucun rocher à gravir Au contraire, il faut parcourir un immense terrain de gravats recouvrant le glacier mourant passant sous le Stockj, montagne type Rognon du même acabit que celui sur lequel trône les Grands Mulets:
Cela dit, cette course nous donnera un bel aperçu de la faisabilité de la Dent d'Hérens et un mangifique panorama sur le reste des Alpes valaisannes côté romand.
Ici, à mi-hauteur et après avoir passé une ou deux crevasses dont l'une à laquelle goûtera la jambe de julien au retour...
http://www.youtube.com/watch?v=azMwvDv9BDU
Au niveau de Tête Blanche, le vent forcit carrément et le ciel noiricit, les conditions deviennent difficiles:
On continue l'ascension sans fin de la Tête de Valpelline, entre ciel et terre:
On ne se le dira qu'après la course, mais à tour de rôle, on s'est demandé l'un et l'autre s'il était possible qu'on s'envole littéralement sur quelques mètres!
Ici, tout juste avant le sommet:
http://www.youtube.com/watch?v=pHFXfCwEsBY
ça souffle!
A la fin de la vidéo, cette fameuse Dent d'Hérens et son arête vertigineuse... pour une autre fois
Le sommet est atteint après 5h d'ascension. Heureusement, le retour est très rapide, même s'il l'aurait été encore davantage à ski Bref, ça doit être le pied en hiver.
Après la sortie du glacier, quelques gouttes, puis un gros orage... On court dans cet amas de bloc jusqu'à ce que j'arrive sur une grosse pente... tout en glace, recouvert par un cm de terre... et je casse mon bâton
De nouveau bien froid même si la pluie ne dure pas et à Schönbiel, cabane un peu folklorique, pas de feu pour faire sécher correctement les affaires et bondée par des cordées qui terminent la Haute Route (ou une partie) et qui boivent des coups jusqu'à tard et emplissent les dortoirs de leurs ronflements ubuesques... bref...
Mauvaise nuit donc. Le lendemain jeudi, mise en route difficile et de bonne heure pour rejoindre THE objectif de la semaine (comme l'an passé le Mont Rose) sur lequel nous avons jeté notre dévolu: la Rothornhütte et la voie royale qui mène à l'Obergabelhorn par la Wellenkuppe.
Le sentier qui se tient entre 2000 et 2500 mètres, sur les flancs qui dominent la vallée de Zmutt puis celle de Zermatt est absolument superbe et nous croisons une végétation en plein épanouissement ainsi qu'une faune variée (chamois, moutons, oiseaux divers). Nous arrionvs de bonne heure (pour éviter les orages à nouveau annoncés) au-dessus de l'hôtel de Trift pour l'ascension à la Rothornhütte, 3200 mètres, tout juste pas (plus) glaciaire):
A gauche c'est la Wellenkuppe, déjà une belle ascension en soi, dira le topo de la R-hütte. La cabane se trouve à sa droite, de l'autre côté du glacier, sous le rocher (invisible depuis là).
La cabane est superbe, construite à même le rocher pour ses soubassements:
Le temps fut menaçant durant toute la montée mais a tenu bon.
C'est depuis la cabane que nous partions en crampons et encordés le lendemain et cette perspective nous réjouit, après la descente de 200 mètres à effectuer depuis Schönbiel pour atteindre la langue glaciaire la veille:
Au centre le Trifthorn, une vielle connaissance de l'année dernière ;9
On décrira un arc de cercle sur ce magnifique glacier (ou ce qu'il en reste) pour atteindre la Wellenkuppe et son arête (à gauche sur la photo et dont le départ n'est pas visible):
Malheureusement, durant la soirée, un vent terrible, qui fait trembler toute la cabane, amène froid, pluie et neige tout autour de la cabane. On verra bien...
Nous nous réveillons à 3h30 et le vent se fait encore entendre à l'extérieur... Seules deux cordées sont debout: une de trois Allemands qui part faire le Zinalrothorn par la voie normale, et... nous deux, pauvre petites choses Cette fois, nous serons bel et bien seuls à nous mesurer à la montagne...
Coup du sort magique, en sortant de la cabane, plus de vent et un ciel magnifiquement étoilé. A l'aube et sur le glacier, voilà ce que ça donne:
URL : http://www.grand-massif.net/albums/albu ... border.jpg
Un spectacle qu'on a attendu une semaine durant!
Arrivés à l'arête de la Wellen après une traversée sur la gauche bien tendue, c'est un rocher pris dans la neige et la glace et des prises fuyantes qui nous attendent sur son arête! On monte donc comme on peut dans cet ams de rocher qui constitue finalement tout sauf une arête à nos yeux et on emprunte au maximum les couloirs en neige dure voire en glace en corde tendue.
Le soleil, enfin, et la sorte d'immense dalle fracturée pouvant être comparée à un gendarme, bien aérienne pour changer
Après trois heures d'effort (et non 2h30 comme indiqué dans le topo), on atteint le sommet de la Wellenkuppe, superbe selle neigeuse:
Pano:
http://www.youtube.com/watch?v=oLYTbI39c8Q
Au sommet, la vue sur ce qu'il reste à faire - et ce n'est pas le moindre des investissements physique, technique et mental - pour atteindre l'Obergabelhorn:
On commence par une descente absolument vertigineuse sur le col, direction le "Grand Gendarme" qui figure même sur la carte au 25:000 tant il en impose. Un vent énorme au niveau du col, 500 mètres de vide à gauche et une grosse corniche, pas de trace devant nous car effacées par le vent, une neige béton et pour couronner le tout les immenses crevasses sous la paroi nord de l'Ober sur notre droite. Voilà pour le cadre
Arrivés, enfin, au pied du Grand Gendarme, c'est une vrai montagne d'environ 75 mètres qui nous fait opposition. On arrive péniblement au début du rocher, évidemment vitrifié par les terribles conditions de la nuit, par une pente très raide sur une dizaine de mètres. On trouve heureusement un spit salvateur sur lequel se vacher au départ de la voie: ouf!
Et Julien d'attaquer la bête:
On arrive au nivau de la corde fixe, gelée comme il se doit, qui nous permet de se hisser plus aisément (est-ce le mot, tant il nous faudra tirer sur les bras et faire des pauses pour accéder au sommet?) sur le fait de ce gendarme, qu'on n'aura pas pu contourner 10 mètres en-dessous comme indiqué dans le topo, la neige nous empêchant une fois de plus de manoeuvrer à notre aise...
Après cette véritable lutte s'ensuit la traversée de gros blocs sur l'arête...
...qui nous amène quasiment au pied de l'arête finale:
(je vous laisse imaginer ce que je zieutais à ce moment précis )
On constate alors que ça fait quatre heures qu'on est embarqué dans l'aventure, seuls, avec un retour bien éprouvant à effectuer, amoindris physiquement par les conditions météo des jours précédents. On décide donc de plier bagage (si je puis dire )car le topo donne 4h30 pour le sommet. Après étude des cr de c2c (http://www.camptocamp.org/routes/54588/ ... ellenkuppe), je constaterai que les horaires sont la plupart du temps explosés! Il n'empêche, nous n'avons tout simplement plus la force physique pour assurer la suite des difficultés. On se ressent aussi du point de vue mentale et de la solitude. Autant en hiver on cherche des coins désertés la plupart du temps, autant sur ces courses ça fait du bien de voir des gens plus ou moins proches. Tel n'est pas le cas cette fois-ci.
C'est donc avec un certain soulagement que nous entamons le loooong retour sur la Wellenkuppe par ce Grand Gendarme incroyable!
Ici le début de son ascension retour puis en arrière-plan la remontée sur la Wellen...
Julien, à fond:
La descente du Gendarme est plus "tranquille". Je prends le temps de faire une photo au milieu du rappel
Au tour de Julien de descendre:
En remontant à la Wellen, on est un peu plus serein et je prends le temps de faire une photo de notre lieu de villégiature des jours précédents:
En bas à gauche (non visible) la cabane et le Mammouth, au-dessus les deux pointes du Besso et à sa droite le Blanc de Moming, cette fois-ci complètement secs.
La windlip de la Wellen va-t-elle avaler le Cervin?
Quand je disais que les difficultés n'étaient pas finies:
Il s'agit de la descente de la Wellenkuppe (35°) jusqu'à sa sorte de gendarme (dalle couchée fracturée), heureusement déjà équipée de sangles pour tirer deux / trois rappels.
Comme pour la seconde descente du Blanc de Moming, le fait que la neige ait entre temps disparu nous permet de trouver le bon itinéraire, qui nous permet de descendre à corde tendu, avec assurage par-ci par-là. Et puis c'est le passage sur ce magnifique glacier:
On reste tranquille tout l'après-midi à lézarder au soleil ou dans le dortoir, ça passe bien Et la nourriture est juste excellente là-haut (bon, la demi-pension n'est pas donnée ).
Le lendemain, descente sans histoire sur Zermatt, hormis ce point foireux sur lequel je vais évidemment glisser, muni de mon seul bâton valide
Un dernier regard sur le pays d'en-haut:
On monte en ascendance à dro9ite par cette immense moraine.
Trift hôtel, typically english style à 2300 mètres et quelques:
On retrouve l'odorat
On fait des cartes postales comme tout touriste qui se respecte
Et enfin on "déjeune" (on se restaure quoi ) dans le meilleur des restaurants d'altitude comme dirait mon père: le "Zum See" ("Vers le lac") du hameau du même nom:
Visite fortement recommandée,
Tout comme la boulanger Biener tout près de la gare pour leur délicieux gâteau aux noix
Voilà. Semaine bien éprouvante et dont je ressens encore les effets (léger mal de gorge mais on est encore loin du H1N1 ). Le sentiment d'avoir franchi un gros cap, pour la troisième année consécutive. Même si ça ne sera jamais la même chose qu'en ski, parce que pas pratiqué depuis tout petit, l'alpinisme réserve bien des émotions et un dépassement de soi incroyable. Une semaine dont je ne suis pas enocre tout à fait sorti.
Une semaine à croiser toute les grandes nations de l'Europe également: beaucoup d'Allemands, des Français, des Italiens (un peu), des Espagnols (très peu mais très drôle et puis beaucoup de Suisses allemands of course. Des passionnés, aux aventures de fou. Des guides, prêts à transmettre leurs expériences, le soir venu, au gré des reaps...
Et puis le constat d'un pouvoir d'attraction phénoménal de ce coin des Alpes: exemple ces Anglais qui nous annoncent le dernier jour, alors que nous n'aurons "que" quatre heures de traijn à faire pour rentrer, un retour en voiture de 27 heures! D'autres n'hésitent pas à prendre avions, à louer voitures etc...
Il faut bien dire que les glaciers "tirent la gueule" partout où nous sommes passés. D'autre part, les ravitaillements à dos d'homme font partie du passé. Même à Schönbiel o!u nous nous posions la question de l'acheminement, nous avons pu constater qu'il n'éait plus question d'un autre moyen de transport que de celui des airs...
Alors que faire? Sensibiliser un maximum les gens, serais-je tenté de dire.
Une fois encore, tout le ocntraste entre cette passion de la montagne et les moyens déployés pour la parcourir, pour la vivre, qui me font me poser tant de questions...
Nous sommes partis samedi 18 et revenus samedi 25. Pas eu le temps de poster encore car même si les photos sont moins bonnes que l'an passé je trouve, il y a eu beaucoup à faire depuis le retour et toutes ces photos, ça prend du temps!
Pourquoi moins bonnes? Dû à une météo capricieuse our une part non négligeable. Imaginez: c'est samedi que nous montons à Zinal avec pour info une météo changeante et de la neige à 2000! Alors que nous montons à la cabane du Grand Mountet à 2900 mètres!Lorsque nous nous entretenons avec le gardien pour savoir si la course Besso - Blanc de Moming est envisageable, celui-ci nous répond séchement (mais avec cet amour non moins paternel car il nous connaît désormais ): "Non, trop de neige. Allez déjà faire le Blanc par l'arête Sud" (du genre, vou8s m'en direz des nouvelles!).
Ok ok. Le dimanche matin 6h on pointe le bout de nos crampons dehors et c'est un froid glacial qui nous saisit lorsqu'on s'équipe pour l'arête environ une heure plus tard. Voyez plutôt la mine mi-figue mi-raisin de Julien
Gros clin d'oeil à Johan qui nous a prêté sa corde de 50m pour cette semaine, étant donné qu'il en faut une d'au moins 45 pour le Zinalrothorn...
Ma foi, partis qu'on était, on allait pas abandonner là! Surtout qu'une jeune cordée emmenée par un guide (ou en tout cas un gaillard expérimenté et connaissant parfaitement le coin) nous indique le lieu exact où prendre pied sur l'arête:
Sans eux on aurait fait n'imp', comme souvent
Ok, ça se passe bien. Des cordelettes et quelques coinceurs plus tard, on est devant à tracer sur cette arête:
ce qui est bien éprouvant étant donné la quantité de neige par endroit (accumulation de 50 cm ).
Au final, on mettra 3h pour atteindre le dôme de neige qui nous sépare encore du Blanc (avec en fond le Besso):
...et encore pas loin d'une pour atteindre le sommet et s'offrir un magnifique panorama sur la Couronne Impériale de Ziinal et bien sûr l'Ober, plâtré!
Normalement, cette course prend 2h30...
Derrière le Blanc, le Besso, la sentinelle du fond de la vallée de Zinal, bien blanc lui aussi:
Le gardien a bien fait de nous détourner de notre objectif initial car une chose qu'on ne savait pas encore à ce moment-là, c'est qu'on aurait à désescalader dans cette face pour rejoindre l'arête qui sépare du Blanc le lendemain!
La descente n'est pas moins pénible car on ne trouve pas le sentier qui permet d'éviter les rappels, du fait de la neige. On descend donc dans un couloir au rocher péteux qu'on aurait préférer descendre à ski .
De retour à la cabane, c'est grand beau et le seigneur des lieux resplendit sous les feux de sa nouvelle parure...
Je peux vous dire que celui-là, il est bien niché dans un coin de ma tête pour l'année prochaine. A ski, s'entend
Le soir venu, on remet le couvert auprès du gardien pour tenter le triangle Mountet - Besso - Blanc de Moming (http://www.camptocamp.org/routes/56051/ ... -de-moming) et cette fois, on a le feu vert du gardien, que dis-je le godfather du refuge du Grand Mountet D'autant que trois cordées de trois personnes du CAS de Delémont tenteront la même course.
La course est donnée entre 10 et 12h et cotée AD, notre première dans ce niveau de difficulté. On se sent prêt pour passer le cap. Condition sine qua non à mes yeux du moins pour tenter le Zinalrothorn et sa fameuse arête Nord (http://www.camptocamp.org/routes/54494/ ... rn-arete-n) qui me fait rêver depuis qu'on vient dans ce coin des Alpes.
Réveil à 4h donc pour tenter l'ascension du Besso, donné en 4h. Comme la veille, notre bonne étoile nous conduit sur les pas des neuf du CAS, qui ont pris le bon chemin, eux, pour accéder à l'arête SW du Besso, alors que de notre côté, nous errons dans cette immense mer de gros blocs plus ou moins stables, vestiges de l'ancien glaicer du Besso. Durant toute l'ascension du Besso, nous restons sagement derrière car ils ont l'expérience pour eux et finalement, même s'il faut parfois attendre aux passages stratégiques, nous apprenons beaucoup, en particulier d'un point de vue mental (pas évident en effet de grimper toute une matinée en nord avec un froid bien vif).
Julien dans une des longueurs de l'arête SW:
Encore un bon bout jusqu'au sommet, mais c'est l'ascension finale qui se rapproche tout de même:
Après 5h de montée, nous atteignons le sommet et le soleil, avec grande joie mais enfouie tout de même, car nous savons que nous ne sommes pas au bout de nos peines.
En effet, la suite du programme consiste en cette immense arête dont nous ne voyons là que la remontée sur le Blanc de Moming:
Sans oublier la descente difficilement protégeable jusqu'à l'arête en tant que telle, avec certes une vue juste magnifique sur l'Ober et consort:
Nous dépassons petit à petit les cordées, prenant de l'assurance et "shuntant" par la droite et du rocher non enneigé une partie quelque peu "casse-gueule" sur la gauche (Est). C'est alors que je me remémore les mots du gardien, lorsque j'attachais mes lacets ce matin dans le local:
-"Tu n'as jamais fait le Bessos toi?"
-"Heu, non Parrain."
-"Eh bien ne descends jamais côté Est, une fois sur l'arête. Même si ça paraît plus facile, il faut rester sur l'arête, et gravir les gendarmes car il y a deux ou trois spits et le rocher est plus sains."
-"Ok Parrain".
-"Et quand vous redescendrez par le Blanc et que vous serez fatigués, tire bien à droite pour trouver le sentier qui te permettra d'éviter les rappels."
"ça marche Parrain, cette fois je ne le raterai pas."
Et nous de partir à l'assaut de ces fameux gendarmes. Exemple, après une énorme longueur de 50 mètres à califourchon en arrière cette superbe longueur de 40 mètres qui restera gravée longtemps dans ma mémoire. Un rocher exceptionnel, magnifiquement bien protégé par les cordelettes de Julien, que du bonheur.
S'ensuit la désescalade incroyable de ce gendarme pour Julien En effet, il serait insensé d'avoir confiance en le piton coincé juste derrière le bloc instable sur le haut...
Julien qui pointe le obut de son nez: "Heu, je fais comment là?."
-Bah, comme a dit le grand chef (Abraracourcix qui était encore devant nous à ce moment-là: tu te mets à plat ventre, tu viens poser les pieds derrière sur les grattons, tu passes la corde derrière l'écaille de droite pour t'assurer comme tu peux et surtout, tu tombes pas!"
Hihi!
Puis fin de grosses difficultés, remontée corde tendue sur le sommet du Blanc qui se termine par une magnifique arête neigeuse. Et enfin la même grande descente que la veille, avec bien moins de neige cette fois-ci, et le fameux chemin de quasi randonnée cette fois-ci facilement trouvé. Ce qui nous a permis de revenir juste à temps pour le repas de 18h30.
Ce ne fut cependant pas le cas gens du CAS qui avaient entre temps appelé appelé le refuge, m'a appris la gardienne à qui je venais expliquer la situation. Ils rentreront en ordre dispersé entre 20h et 21h... Drôle de course pour un CAS....
Le soir venu, on se rend à l'évidence, il faudra laisser tomber le rêve du Zinalrothorn, dont l'arête est enneigée et surtout glacée du fait de la fonte. Ce sera pour l'année prochaine. Comme nous n'avons plus rien à faire dans le coin, on partira un jour plus tôt sur la Schönbielhütte, non sans apprécier, le mardi matin, l'ascension de la face Nord de l'Obergabelhorn par deux jeunes Suisses allemands, ayant fait la face N d'un 4000 de Sass-Fee... la veille!
Et encore ces mots lâchés par Nicolas le gardien du Grand Mountet, après que je lui ait demandé quand il était ouvert au printemps, les yeux brillants: "Ah, vous n'êtes jamais venus en hiver? Il faudra le faire alors, l'endroit est magique". Oui, ça, on imagine, à la lecture des comptes-rendus dans le coin.
Et le gardien de m'assurer encore que la face N de l'Ober n'a plus été faite depuis plusieurs années...
A 5h du mat',. en me rendant aux toilettes avant le départ du Grand Mountet, j'aperçois une petite lueur dans la première pente de la face: impressionnant! Et là forcément, le rêve se fait plus précis pour l'année prochaine...
Départ pour le col Durand (dont vous pouvez admirer les photos sur le poste de l'an passé, plus haut): nuit sans regel, crevasses encore recouvertes sur le glacier de Zinal qui a conservé la ocuche tombée il y a trois / quatre jours, tension. Et bam, voilà que je mets le pied dans un premeir trou pas profond mais rempli d'eau: j'aurais la chaussure trempée toute la matinée... Trace pénible au demeurant dans cette neige dégueulasse, et retension à l'approche du col car de nombreuses crevasses inexistantes l'an passé nous assaillent de toute part. Cerise sur le gâteau, il commence à neiger alors qu'on se prépare à franchir le col, en neige dur et non en glace heureusement.
Heureusement, de l'autre côté, presque les Alpes du Sud, il fait quasiment beau, et c'est une descente en toute quiétude jusqu'à la cabane Schönbiel (là aussi, photos de l'an passé), hormis ce cairn quelque peu menaçant
Mercredi, c'est parti pour l'ascension de la Tête de Valpelline, après avoir longuement hésité avec la Dent d'Hérens. Cela dit, au vu du topo, cette course représente de trop grands dangers objectifs. Qui plus est, le passage du col de Tiefmatten, au fond de la vallée du glacier de Zmutt, oppose une difficulté quasi infranchissable. Voyez plutôt:
Sur la gauche, la face nord de la Dent d'Hérens, juste énorme:
Et la NW du Cervin, vue plutôt rare du côté obscur du Cervin
Cette course ne m'enchante pas car elle est longue et il n'y a aucun rocher à gravir Au contraire, il faut parcourir un immense terrain de gravats recouvrant le glacier mourant passant sous le Stockj, montagne type Rognon du même acabit que celui sur lequel trône les Grands Mulets:
Cela dit, cette course nous donnera un bel aperçu de la faisabilité de la Dent d'Hérens et un mangifique panorama sur le reste des Alpes valaisannes côté romand.
Ici, à mi-hauteur et après avoir passé une ou deux crevasses dont l'une à laquelle goûtera la jambe de julien au retour...
http://www.youtube.com/watch?v=azMwvDv9BDU
Au niveau de Tête Blanche, le vent forcit carrément et le ciel noiricit, les conditions deviennent difficiles:
On continue l'ascension sans fin de la Tête de Valpelline, entre ciel et terre:
On ne se le dira qu'après la course, mais à tour de rôle, on s'est demandé l'un et l'autre s'il était possible qu'on s'envole littéralement sur quelques mètres!
Ici, tout juste avant le sommet:
http://www.youtube.com/watch?v=pHFXfCwEsBY
ça souffle!
A la fin de la vidéo, cette fameuse Dent d'Hérens et son arête vertigineuse... pour une autre fois
Le sommet est atteint après 5h d'ascension. Heureusement, le retour est très rapide, même s'il l'aurait été encore davantage à ski Bref, ça doit être le pied en hiver.
Après la sortie du glacier, quelques gouttes, puis un gros orage... On court dans cet amas de bloc jusqu'à ce que j'arrive sur une grosse pente... tout en glace, recouvert par un cm de terre... et je casse mon bâton
De nouveau bien froid même si la pluie ne dure pas et à Schönbiel, cabane un peu folklorique, pas de feu pour faire sécher correctement les affaires et bondée par des cordées qui terminent la Haute Route (ou une partie) et qui boivent des coups jusqu'à tard et emplissent les dortoirs de leurs ronflements ubuesques... bref...
Mauvaise nuit donc. Le lendemain jeudi, mise en route difficile et de bonne heure pour rejoindre THE objectif de la semaine (comme l'an passé le Mont Rose) sur lequel nous avons jeté notre dévolu: la Rothornhütte et la voie royale qui mène à l'Obergabelhorn par la Wellenkuppe.
Le sentier qui se tient entre 2000 et 2500 mètres, sur les flancs qui dominent la vallée de Zmutt puis celle de Zermatt est absolument superbe et nous croisons une végétation en plein épanouissement ainsi qu'une faune variée (chamois, moutons, oiseaux divers). Nous arrionvs de bonne heure (pour éviter les orages à nouveau annoncés) au-dessus de l'hôtel de Trift pour l'ascension à la Rothornhütte, 3200 mètres, tout juste pas (plus) glaciaire):
A gauche c'est la Wellenkuppe, déjà une belle ascension en soi, dira le topo de la R-hütte. La cabane se trouve à sa droite, de l'autre côté du glacier, sous le rocher (invisible depuis là).
La cabane est superbe, construite à même le rocher pour ses soubassements:
Le temps fut menaçant durant toute la montée mais a tenu bon.
C'est depuis la cabane que nous partions en crampons et encordés le lendemain et cette perspective nous réjouit, après la descente de 200 mètres à effectuer depuis Schönbiel pour atteindre la langue glaciaire la veille:
Au centre le Trifthorn, une vielle connaissance de l'année dernière ;9
On décrira un arc de cercle sur ce magnifique glacier (ou ce qu'il en reste) pour atteindre la Wellenkuppe et son arête (à gauche sur la photo et dont le départ n'est pas visible):
Malheureusement, durant la soirée, un vent terrible, qui fait trembler toute la cabane, amène froid, pluie et neige tout autour de la cabane. On verra bien...
Nous nous réveillons à 3h30 et le vent se fait encore entendre à l'extérieur... Seules deux cordées sont debout: une de trois Allemands qui part faire le Zinalrothorn par la voie normale, et... nous deux, pauvre petites choses Cette fois, nous serons bel et bien seuls à nous mesurer à la montagne...
Coup du sort magique, en sortant de la cabane, plus de vent et un ciel magnifiquement étoilé. A l'aube et sur le glacier, voilà ce que ça donne:
URL : http://www.grand-massif.net/albums/albu ... border.jpg
Un spectacle qu'on a attendu une semaine durant!
Arrivés à l'arête de la Wellen après une traversée sur la gauche bien tendue, c'est un rocher pris dans la neige et la glace et des prises fuyantes qui nous attendent sur son arête! On monte donc comme on peut dans cet ams de rocher qui constitue finalement tout sauf une arête à nos yeux et on emprunte au maximum les couloirs en neige dure voire en glace en corde tendue.
Le soleil, enfin, et la sorte d'immense dalle fracturée pouvant être comparée à un gendarme, bien aérienne pour changer
Après trois heures d'effort (et non 2h30 comme indiqué dans le topo), on atteint le sommet de la Wellenkuppe, superbe selle neigeuse:
Pano:
http://www.youtube.com/watch?v=oLYTbI39c8Q
Au sommet, la vue sur ce qu'il reste à faire - et ce n'est pas le moindre des investissements physique, technique et mental - pour atteindre l'Obergabelhorn:
On commence par une descente absolument vertigineuse sur le col, direction le "Grand Gendarme" qui figure même sur la carte au 25:000 tant il en impose. Un vent énorme au niveau du col, 500 mètres de vide à gauche et une grosse corniche, pas de trace devant nous car effacées par le vent, une neige béton et pour couronner le tout les immenses crevasses sous la paroi nord de l'Ober sur notre droite. Voilà pour le cadre
Arrivés, enfin, au pied du Grand Gendarme, c'est une vrai montagne d'environ 75 mètres qui nous fait opposition. On arrive péniblement au début du rocher, évidemment vitrifié par les terribles conditions de la nuit, par une pente très raide sur une dizaine de mètres. On trouve heureusement un spit salvateur sur lequel se vacher au départ de la voie: ouf!
Et Julien d'attaquer la bête:
On arrive au nivau de la corde fixe, gelée comme il se doit, qui nous permet de se hisser plus aisément (est-ce le mot, tant il nous faudra tirer sur les bras et faire des pauses pour accéder au sommet?) sur le fait de ce gendarme, qu'on n'aura pas pu contourner 10 mètres en-dessous comme indiqué dans le topo, la neige nous empêchant une fois de plus de manoeuvrer à notre aise...
Après cette véritable lutte s'ensuit la traversée de gros blocs sur l'arête...
...qui nous amène quasiment au pied de l'arête finale:
(je vous laisse imaginer ce que je zieutais à ce moment précis )
On constate alors que ça fait quatre heures qu'on est embarqué dans l'aventure, seuls, avec un retour bien éprouvant à effectuer, amoindris physiquement par les conditions météo des jours précédents. On décide donc de plier bagage (si je puis dire )car le topo donne 4h30 pour le sommet. Après étude des cr de c2c (http://www.camptocamp.org/routes/54588/ ... ellenkuppe), je constaterai que les horaires sont la plupart du temps explosés! Il n'empêche, nous n'avons tout simplement plus la force physique pour assurer la suite des difficultés. On se ressent aussi du point de vue mentale et de la solitude. Autant en hiver on cherche des coins désertés la plupart du temps, autant sur ces courses ça fait du bien de voir des gens plus ou moins proches. Tel n'est pas le cas cette fois-ci.
C'est donc avec un certain soulagement que nous entamons le loooong retour sur la Wellenkuppe par ce Grand Gendarme incroyable!
Ici le début de son ascension retour puis en arrière-plan la remontée sur la Wellen...
Julien, à fond:
La descente du Gendarme est plus "tranquille". Je prends le temps de faire une photo au milieu du rappel
Au tour de Julien de descendre:
En remontant à la Wellen, on est un peu plus serein et je prends le temps de faire une photo de notre lieu de villégiature des jours précédents:
En bas à gauche (non visible) la cabane et le Mammouth, au-dessus les deux pointes du Besso et à sa droite le Blanc de Moming, cette fois-ci complètement secs.
La windlip de la Wellen va-t-elle avaler le Cervin?
Quand je disais que les difficultés n'étaient pas finies:
Il s'agit de la descente de la Wellenkuppe (35°) jusqu'à sa sorte de gendarme (dalle couchée fracturée), heureusement déjà équipée de sangles pour tirer deux / trois rappels.
Comme pour la seconde descente du Blanc de Moming, le fait que la neige ait entre temps disparu nous permet de trouver le bon itinéraire, qui nous permet de descendre à corde tendu, avec assurage par-ci par-là. Et puis c'est le passage sur ce magnifique glacier:
On reste tranquille tout l'après-midi à lézarder au soleil ou dans le dortoir, ça passe bien Et la nourriture est juste excellente là-haut (bon, la demi-pension n'est pas donnée ).
Le lendemain, descente sans histoire sur Zermatt, hormis ce point foireux sur lequel je vais évidemment glisser, muni de mon seul bâton valide
Un dernier regard sur le pays d'en-haut:
On monte en ascendance à dro9ite par cette immense moraine.
Trift hôtel, typically english style à 2300 mètres et quelques:
On retrouve l'odorat
On fait des cartes postales comme tout touriste qui se respecte
Et enfin on "déjeune" (on se restaure quoi ) dans le meilleur des restaurants d'altitude comme dirait mon père: le "Zum See" ("Vers le lac") du hameau du même nom:
Visite fortement recommandée,
Tout comme la boulanger Biener tout près de la gare pour leur délicieux gâteau aux noix
Voilà. Semaine bien éprouvante et dont je ressens encore les effets (léger mal de gorge mais on est encore loin du H1N1 ). Le sentiment d'avoir franchi un gros cap, pour la troisième année consécutive. Même si ça ne sera jamais la même chose qu'en ski, parce que pas pratiqué depuis tout petit, l'alpinisme réserve bien des émotions et un dépassement de soi incroyable. Une semaine dont je ne suis pas enocre tout à fait sorti.
Une semaine à croiser toute les grandes nations de l'Europe également: beaucoup d'Allemands, des Français, des Italiens (un peu), des Espagnols (très peu mais très drôle et puis beaucoup de Suisses allemands of course. Des passionnés, aux aventures de fou. Des guides, prêts à transmettre leurs expériences, le soir venu, au gré des reaps...
Et puis le constat d'un pouvoir d'attraction phénoménal de ce coin des Alpes: exemple ces Anglais qui nous annoncent le dernier jour, alors que nous n'aurons "que" quatre heures de traijn à faire pour rentrer, un retour en voiture de 27 heures! D'autres n'hésitent pas à prendre avions, à louer voitures etc...
Il faut bien dire que les glaciers "tirent la gueule" partout où nous sommes passés. D'autre part, les ravitaillements à dos d'homme font partie du passé. Même à Schönbiel o!u nous nous posions la question de l'acheminement, nous avons pu constater qu'il n'éait plus question d'un autre moyen de transport que de celui des airs...
Alors que faire? Sensibiliser un maximum les gens, serais-je tenté de dire.
Une fois encore, tout le ocntraste entre cette passion de la montagne et les moyens déployés pour la parcourir, pour la vivre, qui me font me poser tant de questions...
-
- Grandes Platières
- Messages : 9477
- Enregistré le : 14 avr. 2004 07:39
- Localisation : Morillon
- Contact :
Re: Alpinisme estival en Valais
Un tout grand merci pour ce magnifique reportage !
-
- Grands Vans
- Messages : 870
- Enregistré le : 20 avr. 2004 17:52
- Localisation : Yvelines / Les Carroz
Re: Alpinisme estival en Valais
Superbe et effectivement un grand merci de nous faire partager ces sorties. Ca donne tellement envie !!
-
- Gers
- Messages : 3203
- Enregistré le : 06 mai 2006 11:19
- Localisation : par ici et par là
- Contact :
Re: Alpinisme estival en Valais
il est magnifique ce cr, je viens de passer un excellent moment à le lire
l'ober, encore et tjs, que dire de plus ...
dire aujourd'hui que je serais bien venu faire de l'alpi
tu sais aussi à quel point ces montagnes suisses m'attirent, et sur ce coup-là, même sans ski. quoique, l'ober à l'air bien skiable
à l'hiver/printemps prochain ?
... (3 ptits points révélateur d'un doute ... )
l'ober, encore et tjs, que dire de plus ...
dire aujourd'hui que je serais bien venu faire de l'alpi
tu sais aussi à quel point ces montagnes suisses m'attirent, et sur ce coup-là, même sans ski. quoique, l'ober à l'air bien skiable
à l'hiver/printemps prochain ?
... (3 ptits points révélateur d'un doute ... )
Re: Alpinisme estival en Valais
Superbes photos et superbe récit!
Le dialogue avec le parrain m'a bien fait rire, il manque juste le baise main à la fin de la conversation...
A part ça, l'Obergabelmachin, c'est un sacré morceau. Cette arrête finale est fabuleuse. Vous avez d'autant plus de mérite à avoir renoncé de la gravir. La lucidité, toujours.
a+
Le dialogue avec le parrain m'a bien fait rire, il manque juste le baise main à la fin de la conversation...
A part ça, l'Obergabelmachin, c'est un sacré morceau. Cette arrête finale est fabuleuse. Vous avez d'autant plus de mérite à avoir renoncé de la gravir. La lucidité, toujours.
a+
-
- Grands Vans
- Messages : 2839
- Enregistré le : 19 avr. 2004 15:08
- Localisation : Lyon
Re: Alpinisme estival en Valais
Ca c'est du reportage super complet, merci de prendre le temps de nous faire partager tes courses.
Sinon que dire sans répéter les autres...Je vais quand même répéter que c'est superbe et que surtout tu transmets l'envie.
Sinon que dire sans répéter les autres...Je vais quand même répéter que c'est superbe et que surtout tu transmets l'envie.
Re: Alpinisme estival en Valais
Tout simplement superbe!
Courses hallucinantes, récit impeccable, photos excellentes.
Bref, que du bon (comme d'hab je dirais!)
Courses hallucinantes, récit impeccable, photos excellentes.
Bref, que du bon (comme d'hab je dirais!)
Re: Alpinisme estival en Valais
Merci pour vos commentaires
Ceux de Johan me font particulièrement plaisir J'ai bien pensé à toi en faisant ce cr, espérant que tu me dises que même sans ski tu serais venu.
Et puis ton état m'a motivé à écrire ce pavé
Quant à l'Ober, tu as quelques années devant toi même si c'est pas pour le printemps / été prochain. Que ce soit un objectif pour lequel tu te battes!
Par ailleurs, l'idée de ce cr est effectivement de transmettre et de dire en paraphrasant que nous, toutes et tous, pouvons!
En faisant défiler les photos en accéléré je me rends compte que j'aurais encore eu tant de choses à dire! ça sera pour de prochaines fois
Ceux de Johan me font particulièrement plaisir J'ai bien pensé à toi en faisant ce cr, espérant que tu me dises que même sans ski tu serais venu.
Et puis ton état m'a motivé à écrire ce pavé
Quant à l'Ober, tu as quelques années devant toi même si c'est pas pour le printemps / été prochain. Que ce soit un objectif pour lequel tu te battes!
Par ailleurs, l'idée de ce cr est effectivement de transmettre et de dire en paraphrasant que nous, toutes et tous, pouvons!
En faisant défiler les photos en accéléré je me rends compte que j'aurais encore eu tant de choses à dire! ça sera pour de prochaines fois
C'est vrai, mais l'adoubement y était, et ça m'a donné de la force pour cette course.jib a écrit :Le dialogue avec le parrain m'a bien fait rire, il manque juste le baise main à la fin de la conversation...
Re: Alpinisme estival en Valais
Wouah !!
Je viens de passer un bon moment à savourer ce reportage en faisant des petites recherches en parallèle pour situer tout ca et trouver l'altitude des différents sommets pour mieux me rendre compte de l'ampleur du trip.
Vous assurez trop et en plus les photos sont magnifiques. Merci de nous faire partager tout ca, on s'y croirait !
Je viens de passer un bon moment à savourer ce reportage en faisant des petites recherches en parallèle pour situer tout ca et trouver l'altitude des différents sommets pour mieux me rendre compte de l'ampleur du trip.
Vous assurez trop et en plus les photos sont magnifiques. Merci de nous faire partager tout ca, on s'y croirait !
Re: Alpinisme estival en Valais
Eh oui pas de "4000" cette année, la faute à la météo et par conséquent à un physique limite sur la fin. Cela dit, une semaine plus dense que jamais à tous les niveaux.Zcandale a écrit :situer tout ca et trouver l'altitude des différents sommets
Re: Alpinisme estival en Valais
Le moment est venu d'agrémenter ce topic de quelques nouvelles photos de notre semaine par là-bas. C'était du 25 juillet au 1er août, en compagnie de Julien et de snowrider.
Après un premier jour occupé par l'accès à la cabane de la "Grande Montée" (soit Grand Mountet), on entre directement dans le vif du sujet le lendemain: lever à 4h pour tenter le Rothorn de Zinal par son arête Nord. Malgré la météo prometteuse d'un spécialiste valaisan relayée par le gardien, nous partons sous la neige... pour n'y voir que du feu et ne jamais trouver l'arête du Blanc de Moming qui mène à l'épaule du Zinalrothorn. Peut-être que nous y étions, peut-être pas! Toujours est-il que la seule chose que nous aurons vu sur le glacier ce sont ses crevasses, dont Greg aura profité par passer le ou les pieds à travers plus d'une d'entre elles
Du coup après une bonne sieste du matin de retour à la cabane, on se fait un petit Mammouth avec Julien, soit la belle arête en forme de l'animal, à côté de la cabane:
Trois heures de magnifique grimpe en corde tendue, tranquille.
Lendemain matin rebelote: neige. On laisse donc cette fois-ci le soin aux téméraires qui veulent tenter le Rothorn de Zinal leur chance, tandis que nous profitons de dormir encore quelques heures pour attendre le beau temps.
Qui vient finalement et l'on s'élance à l'assaut de la Pointe de Zinal, objectif raisonnable vu l'heure:
A mi-hauteur sur le glacier Durand plâtré, vue sur le Zinalrothorn en arrière-plan à droite.
Et sur les faces himalayennes de la Dent Blanche, ici disons sa SE:
La montée dans les superbes rochers de la Pointe de Zinal, un des cinq joyaux de la Couronne Impériale de Zinal:
Derniers mètres pour snowrider:
Saisissante vue sur la face Nord de la Dent d'Hérens!
Le lendemain mardi 27 est le bon jour pour s'attaquer au Rothorn de Zinal, pour enfin mettre le pied sur cette arête qui nous a échappé l'an passé. La veille, le sommet a été atteint - non sans peine et dans des conditions hivernales - par ceux qui sont partis de bonne heure, malgré leurs doutes au moment d'accéder à l'épaule.
Lever de soleil magique sur la Dent Blanche et le Gand Cornier derrière nous:
Sur notre droite, le Trifthorn vaut le coup d'oeil:
Pas de photo de l'accès à l'arête ni de son long cheminement en neige avec vides impressionnants des deux côtés, trop affairés à progresser correctement et grand froid tout de même.
ça va mieux une fois sur l'arête N proprement dite, avec ses nombreuses difficultés tout du long, c'est magnifique:
Vue sur le Cervin, l'Obergabelhorn, la Dent d'Hérens et la Point de Zinal est incroyable:
ça a tout de suite l'air moins énorme quand on passe soit même les 4000 mètres
Et derrière, la monstrueuse "Schälligrat" (soit l'arête de Schälli) du Weisshorn qui éveille elle aussi bien des rêves...
Malheureusement, le Rasoir, où nous tirerons une longueur "abracadabrantesque", aura eu raison de nos ambitions: pas évident de grimper à trois... surtout lorsque l'on ne s'y est jamais attelés Mais ce Rasoir, passé à l'aller comme au retour, c'est quelque chose
En plus le vent s'est levé et des nuages mauvais arrivent, il est bel et bien temps de descendre de quelques étages. Grande prudence sur l'arête de neige pas évidente à la descente, glacier, et c'est bouclé. Ma foi il faudra revenir
Plus tranquille, ce "vieux bouc" ne suit plus ses congénères par monts et par vaux et s'est installé à demeure autour de la cabane du Grand Mountet
Mercredi 28, c'est le jour que nous choisissons pour traverser du côté de Zermatt et la Schönbielhütte. Puisqu'il fait mauvais temps, nous n'irons pas plus loin.
Julien à la manœuvre pour assurer sur le "mur" de glace qui nous sépare du col Durand, là où chaque année nous chopons le mauva8is temps
Mais chaque année également, le Cervin s'offre à nous de manière majestueuse:
Tout est grand de ce côté-ci, du côté de Zmutt. Ici, Julien à la descente du Schönbielhorn:
Jeudi 29, nous quittons la cabane Schönbiel sous la neige:
Freerider74 avait dit juste par sms: LPN à 2300m
Dans quelle pays sommes-nous ce matin-là?
Plus loin en direction de la Rothornhütte, un petit air de Tenneverge
C'est décidé, la prochaine fois que nous nous rendrons à cette cabane, ce sera par la voie royale, c'est-à-dire par l'arête N du Rothorn de Zinal et descente par la voie normale.
Arrivés non loin de la Rothornhütte, vue imprenable sur la Wellenkuppe, bastion impressionnant qui cache le réel objectif qu'est l'Obergabelhorn, mais qui revêt déjà un belle course en soit:
On avait hésité à se rendre à la Monterosahütte dont le sommet... rosit ce soir...
...mais la cabane est réservée jusqu'au... 16 juillet , victime de son succès.
Le Cervin est pas mal aussi ce soir-là:
Le Cervin, aussi pour une autre fois. Ou pas. Bref, sans guide qui vous "tire" au sommet, il faudrait le faire avec quelqu'un qui y est déjà allé, question d'itinéraire au-dessus de la Hörnlihütte...
Samedi 31, réveil aux aurores, progression fantastique sur la langue glaciaire de la Wellenkuppe, qui se redresse jusqu'à un petit col:
Un groupe de trois a déjà fait la trace devant nous, merci à eux.
La lune donne l'exact passage qui permet de rejoindre l'arête de la Wellen:
Les conditions sont assez similaires à celles de l'an passé. Le rocher en trois longueurs est à peu près sec:
Le Cervin, lui, est blindé:
Dans les longueurs (ou à corde tendue car ça passe facile):
Mais en fait il y a beaucoup de neige pour rejoindre la selle de la Wellen:
Et encore plus pour accéder à l'arête bordant la face magique de l'Ober, via son Grand Gendarme:
Il faut donc renoncer, d'autant que le glacier pour retourner à la Wellenkuppe est en mauvais état, et qu'on connaît nos performances en matière de rappel à trois sur une corde
On est donc déjà bien content d'être là sur ce superbe sommet et on fête ça avec un déclenchement qui a failli me coûter un retour direct à la cabane du Grand Mountet plus de 1000 mètres plus bas
Ah, la vie d'artiste
Au moment de tirer les rappels sur la "dalle" de la Wellen:
Une fois les difficultés passées sur le glacier, vue sur le Mont-Rose, le Lyskamm, Pollux, Castor, le Breithorn et le Petit Cervin:
Il est temps de fleurir...
...et d'arroser ça...
...en se protégeant comme on peut
...tandis que certains prennent la pause...
Faut dire que cette terrasse est méchamment accueillante par beau temps, surtout quand on sort d'une rude semaine d'un point de vue climatique!
A un moment donné il faut bien redescendre. Les 900m de déniv' jusqu'à l'Hôtel du Trift sont avalés, tout comme la pression qui nous y attendait Retour à la touristerie d'ailleurs
Adieu la Wellen et l'Ober (sur la gauche):
La descente ne sera ensuite que pauses sur pauses jusqu'à l'arrivée à Zermatt, pour une nuit d'errances en tous genres, puisque nous billets de train devaient attendre le lendemain pour être valables
Après un premier jour occupé par l'accès à la cabane de la "Grande Montée" (soit Grand Mountet), on entre directement dans le vif du sujet le lendemain: lever à 4h pour tenter le Rothorn de Zinal par son arête Nord. Malgré la météo prometteuse d'un spécialiste valaisan relayée par le gardien, nous partons sous la neige... pour n'y voir que du feu et ne jamais trouver l'arête du Blanc de Moming qui mène à l'épaule du Zinalrothorn. Peut-être que nous y étions, peut-être pas! Toujours est-il que la seule chose que nous aurons vu sur le glacier ce sont ses crevasses, dont Greg aura profité par passer le ou les pieds à travers plus d'une d'entre elles
Du coup après une bonne sieste du matin de retour à la cabane, on se fait un petit Mammouth avec Julien, soit la belle arête en forme de l'animal, à côté de la cabane:
Trois heures de magnifique grimpe en corde tendue, tranquille.
Lendemain matin rebelote: neige. On laisse donc cette fois-ci le soin aux téméraires qui veulent tenter le Rothorn de Zinal leur chance, tandis que nous profitons de dormir encore quelques heures pour attendre le beau temps.
Qui vient finalement et l'on s'élance à l'assaut de la Pointe de Zinal, objectif raisonnable vu l'heure:
A mi-hauteur sur le glacier Durand plâtré, vue sur le Zinalrothorn en arrière-plan à droite.
Et sur les faces himalayennes de la Dent Blanche, ici disons sa SE:
La montée dans les superbes rochers de la Pointe de Zinal, un des cinq joyaux de la Couronne Impériale de Zinal:
Derniers mètres pour snowrider:
Saisissante vue sur la face Nord de la Dent d'Hérens!
Le lendemain mardi 27 est le bon jour pour s'attaquer au Rothorn de Zinal, pour enfin mettre le pied sur cette arête qui nous a échappé l'an passé. La veille, le sommet a été atteint - non sans peine et dans des conditions hivernales - par ceux qui sont partis de bonne heure, malgré leurs doutes au moment d'accéder à l'épaule.
Lever de soleil magique sur la Dent Blanche et le Gand Cornier derrière nous:
Sur notre droite, le Trifthorn vaut le coup d'oeil:
Pas de photo de l'accès à l'arête ni de son long cheminement en neige avec vides impressionnants des deux côtés, trop affairés à progresser correctement et grand froid tout de même.
ça va mieux une fois sur l'arête N proprement dite, avec ses nombreuses difficultés tout du long, c'est magnifique:
Vue sur le Cervin, l'Obergabelhorn, la Dent d'Hérens et la Point de Zinal est incroyable:
ça a tout de suite l'air moins énorme quand on passe soit même les 4000 mètres
Et derrière, la monstrueuse "Schälligrat" (soit l'arête de Schälli) du Weisshorn qui éveille elle aussi bien des rêves...
Malheureusement, le Rasoir, où nous tirerons une longueur "abracadabrantesque", aura eu raison de nos ambitions: pas évident de grimper à trois... surtout lorsque l'on ne s'y est jamais attelés Mais ce Rasoir, passé à l'aller comme au retour, c'est quelque chose
En plus le vent s'est levé et des nuages mauvais arrivent, il est bel et bien temps de descendre de quelques étages. Grande prudence sur l'arête de neige pas évidente à la descente, glacier, et c'est bouclé. Ma foi il faudra revenir
Plus tranquille, ce "vieux bouc" ne suit plus ses congénères par monts et par vaux et s'est installé à demeure autour de la cabane du Grand Mountet
Mercredi 28, c'est le jour que nous choisissons pour traverser du côté de Zermatt et la Schönbielhütte. Puisqu'il fait mauvais temps, nous n'irons pas plus loin.
Julien à la manœuvre pour assurer sur le "mur" de glace qui nous sépare du col Durand, là où chaque année nous chopons le mauva8is temps
Mais chaque année également, le Cervin s'offre à nous de manière majestueuse:
Tout est grand de ce côté-ci, du côté de Zmutt. Ici, Julien à la descente du Schönbielhorn:
Jeudi 29, nous quittons la cabane Schönbiel sous la neige:
Freerider74 avait dit juste par sms: LPN à 2300m
Dans quelle pays sommes-nous ce matin-là?
Plus loin en direction de la Rothornhütte, un petit air de Tenneverge
C'est décidé, la prochaine fois que nous nous rendrons à cette cabane, ce sera par la voie royale, c'est-à-dire par l'arête N du Rothorn de Zinal et descente par la voie normale.
Arrivés non loin de la Rothornhütte, vue imprenable sur la Wellenkuppe, bastion impressionnant qui cache le réel objectif qu'est l'Obergabelhorn, mais qui revêt déjà un belle course en soit:
On avait hésité à se rendre à la Monterosahütte dont le sommet... rosit ce soir...
...mais la cabane est réservée jusqu'au... 16 juillet , victime de son succès.
Le Cervin est pas mal aussi ce soir-là:
Le Cervin, aussi pour une autre fois. Ou pas. Bref, sans guide qui vous "tire" au sommet, il faudrait le faire avec quelqu'un qui y est déjà allé, question d'itinéraire au-dessus de la Hörnlihütte...
Samedi 31, réveil aux aurores, progression fantastique sur la langue glaciaire de la Wellenkuppe, qui se redresse jusqu'à un petit col:
Un groupe de trois a déjà fait la trace devant nous, merci à eux.
La lune donne l'exact passage qui permet de rejoindre l'arête de la Wellen:
Les conditions sont assez similaires à celles de l'an passé. Le rocher en trois longueurs est à peu près sec:
Le Cervin, lui, est blindé:
Dans les longueurs (ou à corde tendue car ça passe facile):
Mais en fait il y a beaucoup de neige pour rejoindre la selle de la Wellen:
Et encore plus pour accéder à l'arête bordant la face magique de l'Ober, via son Grand Gendarme:
Il faut donc renoncer, d'autant que le glacier pour retourner à la Wellenkuppe est en mauvais état, et qu'on connaît nos performances en matière de rappel à trois sur une corde
On est donc déjà bien content d'être là sur ce superbe sommet et on fête ça avec un déclenchement qui a failli me coûter un retour direct à la cabane du Grand Mountet plus de 1000 mètres plus bas
Ah, la vie d'artiste
Au moment de tirer les rappels sur la "dalle" de la Wellen:
Une fois les difficultés passées sur le glacier, vue sur le Mont-Rose, le Lyskamm, Pollux, Castor, le Breithorn et le Petit Cervin:
Il est temps de fleurir...
...et d'arroser ça...
...en se protégeant comme on peut
...tandis que certains prennent la pause...
Faut dire que cette terrasse est méchamment accueillante par beau temps, surtout quand on sort d'une rude semaine d'un point de vue climatique!
A un moment donné il faut bien redescendre. Les 900m de déniv' jusqu'à l'Hôtel du Trift sont avalés, tout comme la pression qui nous y attendait Retour à la touristerie d'ailleurs
Adieu la Wellen et l'Ober (sur la gauche):
La descente ne sera ensuite que pauses sur pauses jusqu'à l'arrivée à Zermatt, pour une nuit d'errances en tous genres, puisque nous billets de train devaient attendre le lendemain pour être valables