Alpinisme estival en Valais
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Alpinisme estival en Valais
Cinq jours de haute montagne au-dessus de Zinal. Premier "4000" dès le matin du deuxième jour et après une nuit sans sommeil: le Bishorn. Par la suite des expériences souvent nouvelles et inoubliables pour les néophytes que nous sommes dans cet environnement. C'était fantastique.
1ère nuit à très haute altitude: la cabane de Tracuit, au-dessus de Zinal.
Météo contrastée en ce lundi 30 juillet, ce qui nous offre des prises de vue intéressantes.
Mardi, ascension matinal du Bishorn (4153m).
Arrivée au sommet.
De là, vue sur l'arête du Weisshorn... 4500m et des poussières.
En direction de la cabane d'Arpitettaz, vue sur le Rothorn de Zinal (ou Zinalrothorn).
Les glaciers recèlent bien des mystères...
De gauche à droite: la cabane du Grand Mountet où l'on passera nos trois dernières nuits tant la vue y est splendide, le nombre d'excursions incroyables et l'acceuil, la nourriture, les dortoirs parfaits / l'Obergabelhorn / le Mont Durand / la Pointe de Zinal / la Dent Blanche (aussi sur la troisième photo).
Le décor est planté pour les festivités du 1er août (fête nationale).
Montée à l'arête située entre le Blance de Moming et le Zinalrothorn via le glacier de Moming. Deuxième tenteative après un énorme orage où l'on a bien cru tous y passer! Sur la troisième photo l'arête du ZR.
L'Obergabelhorn dévoile sa magnifique face nord-ouest en ce vendredi matin.
Le glacier Durand sous la montagne du même nom depuis la cabane. Tellement large!
Non loin de la cabane, le Mammouth. Son arête et ses nombreuses voies, pour la plupart équipées, allant de AD à ED (cotation escalade-alpinisme), et de 180 à 220 m de haut.
Que du bonheur et du repérage pour l'hiver à venir. Quand l'on sait que la cabane du Grand Mountet est ouverte tout l'hiver et gardiennée du mi-mars à fin mai, ça laisse rêveur quant aux possibilités infinies du lieu. A noter une grand classique relativement facile: en remonter le glacfier Durand, on peut basculer sur Zermatt avec 2000m de déniveléée à s'envoyer dans une niege souvent au top!
1ère nuit à très haute altitude: la cabane de Tracuit, au-dessus de Zinal.
Météo contrastée en ce lundi 30 juillet, ce qui nous offre des prises de vue intéressantes.
Mardi, ascension matinal du Bishorn (4153m).
Arrivée au sommet.
De là, vue sur l'arête du Weisshorn... 4500m et des poussières.
En direction de la cabane d'Arpitettaz, vue sur le Rothorn de Zinal (ou Zinalrothorn).
Les glaciers recèlent bien des mystères...
De gauche à droite: la cabane du Grand Mountet où l'on passera nos trois dernières nuits tant la vue y est splendide, le nombre d'excursions incroyables et l'acceuil, la nourriture, les dortoirs parfaits / l'Obergabelhorn / le Mont Durand / la Pointe de Zinal / la Dent Blanche (aussi sur la troisième photo).
Le décor est planté pour les festivités du 1er août (fête nationale).
Montée à l'arête située entre le Blance de Moming et le Zinalrothorn via le glacier de Moming. Deuxième tenteative après un énorme orage où l'on a bien cru tous y passer! Sur la troisième photo l'arête du ZR.
L'Obergabelhorn dévoile sa magnifique face nord-ouest en ce vendredi matin.
Le glacier Durand sous la montagne du même nom depuis la cabane. Tellement large!
Non loin de la cabane, le Mammouth. Son arête et ses nombreuses voies, pour la plupart équipées, allant de AD à ED (cotation escalade-alpinisme), et de 180 à 220 m de haut.
Que du bonheur et du repérage pour l'hiver à venir. Quand l'on sait que la cabane du Grand Mountet est ouverte tout l'hiver et gardiennée du mi-mars à fin mai, ça laisse rêveur quant aux possibilités infinies du lieu. A noter une grand classique relativement facile: en remonter le glacfier Durand, on peut basculer sur Zermatt avec 2000m de déniveléée à s'envoyer dans une niege souvent au top!
Modifié en dernier par skals le 07 août 2008 20:23, modifié 1 fois.
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- Grandes Platières
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Pour cette petite semaine nous sommes partis seuls, sans guide ni Club Alpin. Du coup, il est clair qu'on n'a pas pu faire tout ce qu'on envisageait, réchauffement climatique (passages rendus impraticables) et manque de connaissances du milieu obligent. En fait pour progreesser il faut alterner. Par exemple le dernier w-e du mois de juin on était parti faire un w-e d'initiation à l'alpinisme. Et il faut savoir que les guides et gardiens rencontrés dans les ccabanes sont pour la plupart très sympas et pas avares de conseils, donc c'est tout à fait possible de partir comme on l'a fait.
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Oui.
On a pas encore tout à fait défini l'itinéraire, mais en gros ça donne ça.
Me 30: Zinal - cabane du Grand Mountet dans la Cournne Impériale de Zinal (comme l'an passé, équivalent plus ou moins au troisième jour)
Je 31: Arête SW du Besso - Blan de Moming - cab. Gd Mountet
Ve 1er août: traversée Mountet - Zermatt par Valpelline et l'itinéraire de la Haute Route - Zermatt ou Monte Rosa Hütte (= cab. du Mont Rose)
Sa 2: Cab. - Nordend (un des sommets du Mont Rose): 4634 mètres!
etc.
Delà on hésite encore à traverser sur Saas-Fee ou à faire d'autres trucs dans le coin.
...l'arête Est de l'Obergabelhorn est aussi en option (mon sommet coup de coeur l'an passé et donc pas fait pour l'instant).
On a pas encore tout à fait défini l'itinéraire, mais en gros ça donne ça.
Me 30: Zinal - cabane du Grand Mountet dans la Cournne Impériale de Zinal (comme l'an passé, équivalent plus ou moins au troisième jour)
Je 31: Arête SW du Besso - Blan de Moming - cab. Gd Mountet
Ve 1er août: traversée Mountet - Zermatt par Valpelline et l'itinéraire de la Haute Route - Zermatt ou Monte Rosa Hütte (= cab. du Mont Rose)
Sa 2: Cab. - Nordend (un des sommets du Mont Rose): 4634 mètres!
etc.
Delà on hésite encore à traverser sur Saas-Fee ou à faire d'autres trucs dans le coin.
...l'arête Est de l'Obergabelhorn est aussi en option (mon sommet coup de coeur l'an passé et donc pas fait pour l'instant).
Oui c'est pas mal, et oui nous le savons
J'en profite pour faire de la pub pour les cartes journalières vendues au prix très raisonnable de 35.- (à peine 20 euros) donnant accès pour la journée à tous les transports publics que compte la Suisse, desservie de manière remarquable jusqu'au plus profond de ses vallées alpines. Je peux en obtenir dans quelques communes alentour pour celles et ceux qui seraient intéressé-e-s non seulement pour cette semaine mais encore en tout temps.
Aussi bien à l'aller qu'au retour, nous utiliserons le train et le car postal comme moyen de transport.
J'en profite pour faire de la pub pour les cartes journalières vendues au prix très raisonnable de 35.- (à peine 20 euros) donnant accès pour la journée à tous les transports publics que compte la Suisse, desservie de manière remarquable jusqu'au plus profond de ses vallées alpines. Je peux en obtenir dans quelques communes alentour pour celles et ceux qui seraient intéressé-e-s non seulement pour cette semaine mais encore en tout temps.
Aussi bien à l'aller qu'au retour, nous utiliserons le train et le car postal comme moyen de transport.
Voilà, de retour d'une semaine de folie à crapahuter parmi les plus beaux sommets des Alpes, que dis-je, di monde
De la peine à raéliser que hier encore nous étions à la Monterosahûtte (cabane du Mont Rose) à admirer le lever de soleil sur le Cervin. Ici, tout semble trop exigu après avoir goûté aux immenses espaces constitués par la roche, la neige et la glace.
En regardant les images ci-dessus et en ayant abondamment discutés de ce que nous avons vécu, nous nous sommes rendus compte du chemin parcouru depuis l'an passé. Si en 2007 nous partions la fleur au fusil et sans trop savoir ce qui nous attendait, nous nous sommes données des objectifs clairs que nous avons atteint cette année. Même les plus périlleux et hasardeux que je décrirai ci-dessous.
Mais place aux images car le texte neva pas sans elles, et inversement.
Après une montée apocalyptique le mercredi 30 juillet à cause d'une grippe intestinale pour Julien et moi-même chopée le week-end passé au Ruan (l'image de Julien qui doit s'arrêter à cinq minutes de la cabane alors qu'il pleuvait pour reprendre des forces!), nous atteignons la cabane du Grand Mountet situé dans la Couronne Impériale au-dessus de Zinal (constituée du Rothorn de Zinal, de l'Obergabelhorn, du Mont Durand, de la Dent Blanche et du Grand Cornier). Peu en jambes, nous nous lançons néanmoins le lendemain à l'assaut du Mammouth et de son arête:
Jolie course qui démarre à l'E de la cabane, à une dizaine de minutes de cette dernière, et qui nous permet une bonne visualisation des alentours. Ici le Besso à travers une lucarne sur larête:
Là la Dent Blanche:
A gauche de la Dent Blanche (Est) le Mont Durand et la Pointe de Zinal, qu'on ira visiter le lendemain:
Et à l'E du Mammouth même l'arête S (descente) du Rothorn de Zinal et à droite le Trifthorn, qu'on fera le samedi 2 août:
Sur cette photo prise le lendemain depuis le col Durand sous la Pointe de Zinal, on peut admirer le Besso sur la gauche, en arrière plan le Weisshorn, puis le Rothorn de Zinal:
L'arête du Mammouth se trouve en bas à droite du Besso, sous le Blanc de Moming, tandis que la cabane du Grand Mountet se trouve entre le Mammouth et la grande moraine qui sépare du glacier du Moming.
Nous voilà donc, vendredi 1er août, jour de Fête nationale, partis pour la Pointe de Zinal, qui constitue un véritable test pour notre cordée. Du fait que deux jours plus tarfd, c'est par le col Durand ci-dessous que nous devrons passer pour basculer sur la cabane Schônbiel et la vallée de Zermatt. Et par ailleurs parce que l'an passé, quand nous demandions à la gardienne si nous pouvions aller par là-bas, cette dernière nous avait répondu de sagement nous abstenir à la jauge de notre modeste niveau. Nous avons d'ailleurs bien roglé à l'évocation de ce souvenir
Parce qu'en effet avec cette course nous entrons véritablement dans le vif du sujet: le mur au-dessus de la rimaye qui nous sépare du col Durand n'est pas donné à tout le monde et c'est avec une certaine appréhension que nous nous en approchons après deux heures de marche glaciaire:
Les crampons et le piolet adhèrent merveilleusement bien dans cette glace vive à laquelle nous sommes confrontés pour la première fois de notre vie. Malheureusement, c'est le défi physique qui ne sera pas relevé par Anthony, qui aura bien du mal à passer ce cap. C'est donc uniquement avec Julien que nous atteignons quasiment le sommet de la magnifique Pointe de Zinal. Mais quasiment seulement car le temps presse et nous souhaitons éviter l'orage qui s'annonce.
Arête mixte très esthétique.
Au retour, nous décidons d'assurer la descente du mur avec nos broches à glace, qui, provenant d'un achat "au cas où", passeront pour du matériel de sécurité essentiel durant ces quelques jours.
En tant que spécialiste de la désescalade depuis sa descente à reculons du Gervasutti de la Tour Ronde, c'est julien qui descendra le monstre en dernier, rattaché uniquement aux broches scellées dans la glace et à mon descendeur et au coprs mort que j'ai installé au-dessous de la rimaye.
Le lendemain matin c'est ma foi sans Anthony (qui ne s'est pas réveillé) que nous nous levons pour nous attaquer au Trifthorn, 3700 mètres et des poussières, tout comme la Pointe de Zinal. Ce sommet, qui ne me motivait guère au départ (j'aurais préféré le Besso avec une éventuelle traversée sur le Blanc de Moming), sera finalement mon coup de coeur de la semaine. Affaire rondement menée: avec un Julien qui se remet gentiment de ses maux de ventre, nous atteignons le sommet en tout juste trois heures. Une perf' qui nous permet d'envisager une descente tranquille sur un itinéraire truffé de crevasses et de ponts de neige qui ne demande qu'à s'affaiblir sous le poids des rayons de l'astre solaire...
Montée finale, qui pourrait ressembler à celle du Mont-Blanc:
Sommet, bonheur absolu, seuls au monde, à admirer des dizaines de "4000":
Dont la magnifique arête S du Rothorn de Zinal, saupoudrée par l'orage qui a éclaté durant la nuit:
Un rêe qui se concrétisera peut-être l'an prochain.
A la descente, cette magnifique crête surplombant à gauche une énorme crevasse (la photo ne rend pas), au fond à droite la cabane et à droite les deux lacs glaciaires dont le deuxième au-dessus duquel passe le chemin de montée:
Ici aussi nous aurons besoin des broches, et surtout à la descente, pour passer la rimaye et le mur au-dessus:
Superbe vue sur le parcours qui nous a mené au sommet peu auparavant.
En bas du glacier du Moming des surprises que seuls ces paysages peuvent offrir:
Si ce caillou possède une physiologie somme toute raisonnable, tel ne sera pas le cas en contrebas du Mont Rose, où ce seront parfois de véritable immeubles qui giseront ainsi en suspension!
Mais nous n'en sommes pas encore là. Dimanche 3 août, il s'agit de réitérre le passage du mur sous le col Durand. Ce que nous ferons avec attention en posant des broches pour une sécurité maximale:
Assez génial ce passage.
Derrière le Cervin nous propose une face N austère tant qu'exceptionnelle:
Tandis que le glacier que nous parcourons prend des proportions simplement ahurissantes. Ainsi, cette gigantesque rupture de pente:
Nous sortons soulagés du glacier peu après, rive droite, ravis de la réussite de notre entreprise, qui n'était de loin pas gagnée d'avance puisque le parcours passe pendant un certain laps de temps, à peu près à l'époque où nous le franchissons.
Nous progressons donc au SO et aperceons enfin la Dent d'Hérens sur la droite de cette photo (S), ainsi que Valpelline et Tête Blanche, par où passe la dernière étapge de la haute Route, en provenance de la mythique cabane Berthol:
Puis nous atteignons peu avant midi la cabane Schônbiel:
Ouf. Les derniers doutes sur la réussite de notre entreprise sont tombés. Cette étape fut finalement relativement simple. Nosu nous laissons donc aller à une après-midi de recueillement, d'observation attentive des paysages qui nous entourent, et que nous n'oublierons jamais:
Peu avant le repas du soir et après s'être baladés dans le coin avec Anthony, nous tombons sur un bout de rocher équipé d'un relais sur son fait: ni une ni deux, nous allons chercher le matériel d'escalade et les chaussons que seul Julien avait amené au beau milieu de ces montagnes (hihi, merci ) pour entamer une partie de grimpe mémorable face au Cervin:
Que demande le peuple?
Après le meilleur petit-déjeuner de la semaine (nous sommes gâtés!), nous nous lançons à l'assaut d'une autre étape peu probable, répertoriée nulle part et pas même par les gardiens, qui devra nous conduire à des kilomètres de là, à la cabane du Mont Rose. Il s'agit tout d'abord de descendre durant deux heures jusqu'à la première station intermédiaire entre Zermatt et Furgg (qui elle mène au Petit Cervin), à Furi donc, 1800 mètres d'altitude. ça faisait bien longtemps que nous n'avions pas vu du vert et les contrastes nous saisissent du coup particulièrement:
Nous attaquons alors un peu moins de trois heures de montée jusqu'entre Riffelberg et Rotenboden, deux stations de la ligne du chemin de fer à crémaillère qui part du centre de Zermatt et mène au Gornergrat, 3089 mètres d'altitude. C'est que nous tenons à ne pas "tricher" et à maintenir à flot le mode de transport et le rythme de croisière qui dicte nos journées: la marche à pide.
...c'est aussi ici qu'Anthony nous quitte. Nous en avions parlé la vielle au soir, sereins, entre adultes réfléchis. Avec julien nous savions bien qu'il faudrait évoquer la question de l'ascension du Mont Rose avant que celle-ci ne commence. Heureusement Anthony a pris les devants. Je n'ai pas envie de m'étaler là-dessus. Il a été dégoûté par le Trifthorn, ne s'est pas rendu compte de ce que cette semaine impliquait au niveau effort, a pris bonne note de la distance qui nous séparait et également de vraies résolutions pour les prochaines fois. C'est que la haute montagne ne pardonne pas: nous ne pouvons nous permettre de nous mettre en péril en dehors des dangers objectifs déjà relativement nombreux dans cet environnement. Je suis alors bien triste car c'est toi, Anthony, qui m'a amené là où j'en suis aujourd'hui. Esépron qu'à l'avenir tu reprennes à nouveau ta place de cousin et donc de grand frère pour moi.
Or donc nous sortirons bientôt des verts pâturages pour rejoindre à nouveau les milieux hostiles que constituent les énormes plateaux glaicaires au SE de Zermatt, avec ici la somptueuse forteresse du Lyskamm, passé 4500 mètres.
Et enfin, mais nous sommes loin encore d'y être, la cabane du Mont Rose, perchée sur son éperon rocheux au-dessus d'une vaste moraine, avec en toile de fond le gigantesque massif du mont Rose, auquel nous nous attaquerons le lendemain:
ici tout est hors norme. Si la vallée de Chamonix est impressionnante et qu'il s'est construit un véritable mythe autour de l'Aiguille de Midi, de la Verte etc., que dire des paysages que nous parcourons alors!
Au bas du glacier du Mont Rose, les dimensions des blocs de glace sont faramineuses:
Nous prenons le temps d'une pause pour nous familiariser à ce paysage tout droit sorti de l'au-delà:
La suite demain
De la peine à raéliser que hier encore nous étions à la Monterosahûtte (cabane du Mont Rose) à admirer le lever de soleil sur le Cervin. Ici, tout semble trop exigu après avoir goûté aux immenses espaces constitués par la roche, la neige et la glace.
En regardant les images ci-dessus et en ayant abondamment discutés de ce que nous avons vécu, nous nous sommes rendus compte du chemin parcouru depuis l'an passé. Si en 2007 nous partions la fleur au fusil et sans trop savoir ce qui nous attendait, nous nous sommes données des objectifs clairs que nous avons atteint cette année. Même les plus périlleux et hasardeux que je décrirai ci-dessous.
Mais place aux images car le texte neva pas sans elles, et inversement.
Après une montée apocalyptique le mercredi 30 juillet à cause d'une grippe intestinale pour Julien et moi-même chopée le week-end passé au Ruan (l'image de Julien qui doit s'arrêter à cinq minutes de la cabane alors qu'il pleuvait pour reprendre des forces!), nous atteignons la cabane du Grand Mountet situé dans la Couronne Impériale au-dessus de Zinal (constituée du Rothorn de Zinal, de l'Obergabelhorn, du Mont Durand, de la Dent Blanche et du Grand Cornier). Peu en jambes, nous nous lançons néanmoins le lendemain à l'assaut du Mammouth et de son arête:
Jolie course qui démarre à l'E de la cabane, à une dizaine de minutes de cette dernière, et qui nous permet une bonne visualisation des alentours. Ici le Besso à travers une lucarne sur larête:
Là la Dent Blanche:
A gauche de la Dent Blanche (Est) le Mont Durand et la Pointe de Zinal, qu'on ira visiter le lendemain:
Et à l'E du Mammouth même l'arête S (descente) du Rothorn de Zinal et à droite le Trifthorn, qu'on fera le samedi 2 août:
Sur cette photo prise le lendemain depuis le col Durand sous la Pointe de Zinal, on peut admirer le Besso sur la gauche, en arrière plan le Weisshorn, puis le Rothorn de Zinal:
L'arête du Mammouth se trouve en bas à droite du Besso, sous le Blanc de Moming, tandis que la cabane du Grand Mountet se trouve entre le Mammouth et la grande moraine qui sépare du glacier du Moming.
Nous voilà donc, vendredi 1er août, jour de Fête nationale, partis pour la Pointe de Zinal, qui constitue un véritable test pour notre cordée. Du fait que deux jours plus tarfd, c'est par le col Durand ci-dessous que nous devrons passer pour basculer sur la cabane Schônbiel et la vallée de Zermatt. Et par ailleurs parce que l'an passé, quand nous demandions à la gardienne si nous pouvions aller par là-bas, cette dernière nous avait répondu de sagement nous abstenir à la jauge de notre modeste niveau. Nous avons d'ailleurs bien roglé à l'évocation de ce souvenir
Parce qu'en effet avec cette course nous entrons véritablement dans le vif du sujet: le mur au-dessus de la rimaye qui nous sépare du col Durand n'est pas donné à tout le monde et c'est avec une certaine appréhension que nous nous en approchons après deux heures de marche glaciaire:
Les crampons et le piolet adhèrent merveilleusement bien dans cette glace vive à laquelle nous sommes confrontés pour la première fois de notre vie. Malheureusement, c'est le défi physique qui ne sera pas relevé par Anthony, qui aura bien du mal à passer ce cap. C'est donc uniquement avec Julien que nous atteignons quasiment le sommet de la magnifique Pointe de Zinal. Mais quasiment seulement car le temps presse et nous souhaitons éviter l'orage qui s'annonce.
Arête mixte très esthétique.
Au retour, nous décidons d'assurer la descente du mur avec nos broches à glace, qui, provenant d'un achat "au cas où", passeront pour du matériel de sécurité essentiel durant ces quelques jours.
En tant que spécialiste de la désescalade depuis sa descente à reculons du Gervasutti de la Tour Ronde, c'est julien qui descendra le monstre en dernier, rattaché uniquement aux broches scellées dans la glace et à mon descendeur et au coprs mort que j'ai installé au-dessous de la rimaye.
Le lendemain matin c'est ma foi sans Anthony (qui ne s'est pas réveillé) que nous nous levons pour nous attaquer au Trifthorn, 3700 mètres et des poussières, tout comme la Pointe de Zinal. Ce sommet, qui ne me motivait guère au départ (j'aurais préféré le Besso avec une éventuelle traversée sur le Blanc de Moming), sera finalement mon coup de coeur de la semaine. Affaire rondement menée: avec un Julien qui se remet gentiment de ses maux de ventre, nous atteignons le sommet en tout juste trois heures. Une perf' qui nous permet d'envisager une descente tranquille sur un itinéraire truffé de crevasses et de ponts de neige qui ne demande qu'à s'affaiblir sous le poids des rayons de l'astre solaire...
Montée finale, qui pourrait ressembler à celle du Mont-Blanc:
Sommet, bonheur absolu, seuls au monde, à admirer des dizaines de "4000":
Dont la magnifique arête S du Rothorn de Zinal, saupoudrée par l'orage qui a éclaté durant la nuit:
Un rêe qui se concrétisera peut-être l'an prochain.
A la descente, cette magnifique crête surplombant à gauche une énorme crevasse (la photo ne rend pas), au fond à droite la cabane et à droite les deux lacs glaciaires dont le deuxième au-dessus duquel passe le chemin de montée:
Ici aussi nous aurons besoin des broches, et surtout à la descente, pour passer la rimaye et le mur au-dessus:
Superbe vue sur le parcours qui nous a mené au sommet peu auparavant.
En bas du glacier du Moming des surprises que seuls ces paysages peuvent offrir:
Si ce caillou possède une physiologie somme toute raisonnable, tel ne sera pas le cas en contrebas du Mont Rose, où ce seront parfois de véritable immeubles qui giseront ainsi en suspension!
Mais nous n'en sommes pas encore là. Dimanche 3 août, il s'agit de réitérre le passage du mur sous le col Durand. Ce que nous ferons avec attention en posant des broches pour une sécurité maximale:
Assez génial ce passage.
Derrière le Cervin nous propose une face N austère tant qu'exceptionnelle:
Tandis que le glacier que nous parcourons prend des proportions simplement ahurissantes. Ainsi, cette gigantesque rupture de pente:
Nous sortons soulagés du glacier peu après, rive droite, ravis de la réussite de notre entreprise, qui n'était de loin pas gagnée d'avance puisque le parcours passe pendant un certain laps de temps, à peu près à l'époque où nous le franchissons.
Nous progressons donc au SO et aperceons enfin la Dent d'Hérens sur la droite de cette photo (S), ainsi que Valpelline et Tête Blanche, par où passe la dernière étapge de la haute Route, en provenance de la mythique cabane Berthol:
Puis nous atteignons peu avant midi la cabane Schônbiel:
Ouf. Les derniers doutes sur la réussite de notre entreprise sont tombés. Cette étape fut finalement relativement simple. Nosu nous laissons donc aller à une après-midi de recueillement, d'observation attentive des paysages qui nous entourent, et que nous n'oublierons jamais:
Peu avant le repas du soir et après s'être baladés dans le coin avec Anthony, nous tombons sur un bout de rocher équipé d'un relais sur son fait: ni une ni deux, nous allons chercher le matériel d'escalade et les chaussons que seul Julien avait amené au beau milieu de ces montagnes (hihi, merci ) pour entamer une partie de grimpe mémorable face au Cervin:
Que demande le peuple?
Après le meilleur petit-déjeuner de la semaine (nous sommes gâtés!), nous nous lançons à l'assaut d'une autre étape peu probable, répertoriée nulle part et pas même par les gardiens, qui devra nous conduire à des kilomètres de là, à la cabane du Mont Rose. Il s'agit tout d'abord de descendre durant deux heures jusqu'à la première station intermédiaire entre Zermatt et Furgg (qui elle mène au Petit Cervin), à Furi donc, 1800 mètres d'altitude. ça faisait bien longtemps que nous n'avions pas vu du vert et les contrastes nous saisissent du coup particulièrement:
Nous attaquons alors un peu moins de trois heures de montée jusqu'entre Riffelberg et Rotenboden, deux stations de la ligne du chemin de fer à crémaillère qui part du centre de Zermatt et mène au Gornergrat, 3089 mètres d'altitude. C'est que nous tenons à ne pas "tricher" et à maintenir à flot le mode de transport et le rythme de croisière qui dicte nos journées: la marche à pide.
...c'est aussi ici qu'Anthony nous quitte. Nous en avions parlé la vielle au soir, sereins, entre adultes réfléchis. Avec julien nous savions bien qu'il faudrait évoquer la question de l'ascension du Mont Rose avant que celle-ci ne commence. Heureusement Anthony a pris les devants. Je n'ai pas envie de m'étaler là-dessus. Il a été dégoûté par le Trifthorn, ne s'est pas rendu compte de ce que cette semaine impliquait au niveau effort, a pris bonne note de la distance qui nous séparait et également de vraies résolutions pour les prochaines fois. C'est que la haute montagne ne pardonne pas: nous ne pouvons nous permettre de nous mettre en péril en dehors des dangers objectifs déjà relativement nombreux dans cet environnement. Je suis alors bien triste car c'est toi, Anthony, qui m'a amené là où j'en suis aujourd'hui. Esépron qu'à l'avenir tu reprennes à nouveau ta place de cousin et donc de grand frère pour moi.
Or donc nous sortirons bientôt des verts pâturages pour rejoindre à nouveau les milieux hostiles que constituent les énormes plateaux glaicaires au SE de Zermatt, avec ici la somptueuse forteresse du Lyskamm, passé 4500 mètres.
Et enfin, mais nous sommes loin encore d'y être, la cabane du Mont Rose, perchée sur son éperon rocheux au-dessus d'une vaste moraine, avec en toile de fond le gigantesque massif du mont Rose, auquel nous nous attaquerons le lendemain:
ici tout est hors norme. Si la vallée de Chamonix est impressionnante et qu'il s'est construit un véritable mythe autour de l'Aiguille de Midi, de la Verte etc., que dire des paysages que nous parcourons alors!
Au bas du glacier du Mont Rose, les dimensions des blocs de glace sont faramineuses:
Nous prenons le temps d'une pause pour nous familiariser à ce paysage tout droit sorti de l'au-delà:
La suite demain
Modifié en dernier par skals le 01 sept. 2008 15:46, modifié 2 fois.
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- Cascades
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merci merci, c'est tellement joliement raconté, les photos de toute beauté ... ca m'en mettais des frissons de temps en temps, et presque des larmes aux yeux de vous voir heureux au sommet du Trifthorn.
J'ai un peu du mal à imaginer votre itinéraire concretement, mais ca a l'air d'etre une sacrée semaine !
Merci beaucoup pour se joli reportage et vraiment Bravo !
J'ai un peu du mal à imaginer votre itinéraire concretement, mais ca a l'air d'etre une sacrée semaine !
Merci beaucoup pour se joli reportage et vraiment Bravo !
Totue proportion gardée je suis en effet fier des progrès qu'on a fait. Hormis un w-e d'initiation à l'alpi qui nous a donné le déclic l'an passé on s'est "construit" tout seuls et ça fait bien plaisir. Avis aux amateurs: quand on veut...Pierre@Belgium a écrit :Vous êtes vraiment devenu des pros dans le domaine !
En effet c'est flagrant: il y a de multiples endroits où tu sens bien qu'avant c'était recouvert par le glacier... ça fait bien mal au coeur.DJDEM a écrit :Ben tu vois la première fois que j'ai marché sur un glacier c'était la-bas. Ça doit faire une bonne dizaine d'année. ben y a pas a dire les glaciers remontent.
Mais ça reste de toute beauté.
Désolé pour l'interruption dans le reportage mais c'est long à faire et ces deux jours sont évidemment un peu stressants d'ici au week-end. En tout cas vos commentaires me motivent bien entendu à vous faire part de la suite dès que possible
En attendant ai mis la bonne photo de descente du Trifthorn avec la cabane du Grand Mountet en fond.
Et Amandine: vais utiliser GEarth comme tu le fais poru montrer l'itinéraire J'ai d'ailleurs l'intention de créer un topo sur c2c concernant la traversée Grand Mountet / Schônbiel, autrement dit le passage de la vallée de Zinal (Val d'Annivers) à celle de Zermatt, car c'est fabuleux au niveau émotion.